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Technique du pastel sec

Technique du pastel sec

Vous avez un sujet, le bon matériel, un bon éclairage, commençons.
Non, commencez ! Personne ne va peindre pour vous. Les oeuvres sont personnelles *, la technique employée par l'artiste est sa technique (on dit sa "manière"). Les créateurs de nouveaux courants picturaux ont souvent été des novateurs en matière de moyens et de manières. Néanmoins il faut bien accepter les contraintes dues au médium utilisé.

Le choix d'un matériaux peut découler du refus des contraintes imposées par un autre. Alors, à quoi échappe-t-on en choisissant le pastel ?

Choisir le pastel pour éviter :

Pour ne pas se salir; contre le parfum du white spirit et de la térébenthine; pour n'être pas dépendant du temps de séchage (pastel sec); parce que l'on n'aime ni les craquelures ni le jaunissement; par lassitude de passer plus de temps à tenter de nettoyer ses pinceaux qu'à peindre; car vous n'avez pas deux siècles devant vous pour connaître la longévité de l'acrylique; vous craignez que vos enfants confondent le tube de jaune de cadmium et celui de mayonnaise; par peur de l'incendie; par allergie aux solvants ... pour toutes ces raisons si le pastel n'existait pas il faudrait l'inventer !

C'est bien beau, mais qu'apporte-t-il ?

Choisir le pastel parce que :

Encore plus que l'aquarelle le pastel apporte une réponse immédiate à qui veut saisir une image sur le vif. Un bloc de papier-pastel, un fusain et quelques pastels dans leur boîte, vous voilà prêts.
Pour la vivacité des couleurs. Oui, le grand-public assimile d'ordinaire les "tons pastels" avec une certaine mièvrerie, un fondu sans contraste, que nenni ! Qui le souhaite peut, au pastel, créer des tons vifs, tranchés, et même, s'il a mauvais goût, des oeuvres criardes ! Qui ne passeront pas, hélas, voyez les pastels du 18ème siècle que l'on pourrait croire d'hier.
Pour que l'habitation reste accueillante et parce que tout un chacun ne dispose pas de 150 m² ou d'un atelier d'artiste.
Parce que l'on a toujours aimé le dessin sans avoir la possibilité de s'inscrire à un cours de peinture.

Pour le portrait rien n'égale le velouté des tons chair apporté par les pastels.

Recommandations de base

Esquissez votre travail au fusain*, sans trop forcer le trait. Tapoter-souffler suffit pour effacer le tracé malencontreux. Le crayon de pastel peut aider ou se substituer au fusain, mais lui aussi avec légèreté.
Pensez, dans la mise en place, à tenir compte du passe-partout; quelques centimètres pour un format raisin, une règle peut vous aider.

* Vous pouvez rrouver, dans nos annexes, deux pages consacrées au dessin au fusain par A. Allongé et son élève G. Meusnier.

Ne pas entreprendre trop tôt le coeur du dessin, placez d'abord les grandes zones de couleur qui formeront l'arrière plan, en veillant à ne pas engorger le papier.
Commencez par le haut.
Uniformisez les à-plats en estompant avec le doigt : pour les grandes surfaces vous pouvez vous contenter de hachurer puis d'estomper, pour nuer les couleurs contre-hachurez avec l'autre couleur, puis estompez. Changez de doigt quand vous changez de couleurs ! Attendez que vos mains soient sèches après les avoir lavées.
Placez les ombres en pensant qu'elles devraient contenir la complémentaire de la couleur de ce qui est ombré, c'est un principe de la peinture occidentale. De même que bleuter les lointains fut un des premiers moyens trouvé en matière de perspective.

(Si les notions de couleurs complémentaires vous sont étrangères tranquillisez-vous et allez faire un tour dans les annexes, plus particulièrement dans ce chapitre. Toute la page a été écrite dans le souci d'éclairer les non-scientifiques. Lisez-la !)

La technique du glacis est transposable avec les pastels : pour superposer des couleurs utilisez des pastels différents, tendres sur durs. Du clair sur du foncé procure de la luminosité tandis que foncé sur clair donne de la profondeur. Un effet de glacis peut aussi provenir du fixatif.

Vient un moment ou la couleur ne prend plus, le papier ne retient plus le pigment. Il est possible à ce stade de recourir au fixatif, à plat pour éviter les coulures. Attendez qu'il soit sec avant de reprendre. Vous avez constaté que le fixatif fait perdre un peu du velouté initial.

Terminez par les détails. Plus vous appuyez et plus la couleur est vive.
La bordure d'une feuille de papier quelconque peut servir pour tracer une limite nette et droite, comme avec un pochoir.
Les rehauts se font à la fin, bien sûr.
Et pour reprendre un raté ? Difficile, une méthode possible consiste à enlever du pigment avec un pinceau (éventail), voire à gratter directement, au cutter, avec le risque d'endommager le papier. Il faut ensuite fixer localement, puis corriger. Délicat.
Tapotez très légèrement, pour faire tomber la poudre qui ne tient pas avant la fixation finale.

Parcourez les pages suivantes de ce site pour voir, à travers les travaux de vos aînés, les possibilités qui vous sont offertes.
Vous pouvez aussi vous imprégner des principes et des règles édictés par Jean-Etienne Liotard, pastelliste surdoué, dans son "Traité" disponible ICI.
Concernant plus particulièrement le portrait les "Conseils" d'Elisabeth Vigée-Lebrun pourront vous servir. Ils sont LA.

Technique du Pastel gras

L'essentiel de ce que vous venez de lire reste vrai avec les crayons à l'huile, hormis ce qui concerne l'essence de térébenthine qui peut servir à délayer et à travailler au pinceau le pastel gras.
Cette technique est d'apparition récente et encore en évolution, par exemple il était notoire que l'on ne pouvait pas le fixer, ni le vernir, mais Sennelier, qui est à l'origine de son déploiement pour satisfaire Picasso, a créé un fixatif ad hoc et Royal Talens propose un vernis adapté.
Les surépaisseurs sont envisageables ainsi que le mariage avec la peinture à l'huile ou acrylique, il est d'ailleurs possible de le travailler au couteau. Reste qu'il n'y a pas de siccatif (les crayons sécheraient dans leur boite !) et que sans vernis un sous-verre demeure de mise.

* Si l'oeuvre d'art est l'ouvrage de l'artiste, que ses intentions, ce qu'il a voulu dire et transmettre, soient connues ou non, l'oeuvre ne vit que par le regard ou l'oreille, le ressenti, de celui qui la voit ou l'écoute. Et donc les oeuvres sont doublement personnelles, à l'auteur et à l'amateur, et, par ce dernier, soumises à l'évolution des sociétés, nous ne lisons plus Homère aujourd'hui comme hier. Nous pouvons rêver : Mozart composant un concerto pour saxophone, Michel Ange chez Sennelier, de La Tour découvrant la photographie et da Vinci devant un smartphone.

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