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Au temps des hominidés disparus il se trouvait déjà des petits non encore sevrés qui, un morceau de bois brûlé à la main, s'amusaient à tracer des traits sur la roche protectrice de leur abri; certains d'entre eux s'avéraient capables de dessiner ce qu'ils voyaient, sans l'avoir appris, à l'étonnement admiratif de leur parentèle, voire leur crainte devant cette magie peut-être opérative; sorcellerie assurément.
Cette simple évocation pour dire que le talent est inné et comme tel se repère très tôt. Notre peinture occidentale a été formalisée par, et pour, ces sujets d'élite que leurs pairs identifiaient, se réservaient et formaient à charge de poursuivre l'aventure.
Ainsi, tous les peintres, pastellistes, graveurs, enlumineurs ... sont d'abord et avant tout de formidables dessinateurs; leurs études, dessins préparatoires et autres esquisses ne sont pas que le fruit d'un savoir faire laborieusement constitué mais surtout l'éclatant révélateur de leur génie premier.
Cette page vous propose d'en profiter.
Quattrocento (15 ème siècle)
La Première Renaissance italienne, la fin du Moyen-Age. Brunneleschi : Duomo (le dôme de Florence), La perspective. Prise de Constantinople par les turcs (1453). Botticelli.
A cheval sur le Cinquecento (16 ème siècle)
La Haute Renaissance, Léonardo, Michelangelo, Raffaello. Rien que çà.
Léonard 1452-1519
Formé à Florence par Verrocchio qu'il surpasse en peinture mais pas en sculpture et dont il retient - et amplifie - la curiosité omnidirectionnelle. Maître à vingt ans.
Léonard de Vinci
Figure drapée debout de face
Plume et encre brune, rehauts de blanc, 31,4 x 79,8 cm
Rennes, musée des beaux-arts, © Jean-Manuel Salingue
Léonard de Vinci
Auto-portrait (attribution contestée mais universellement admise)
Vers 1516, Sanguine
Bibliothèque royale de Turin
Michel-Ange 1475-1564
Le sculpteur de la Pieta et du David, le peintre du Plafond de la Sixtine, l'architecte qui initie le Dôme de St-Pierre. Ses moeurs le pousse à introduire des nudités là où un léger voile n'aurait pas dénaturée l'oeuvre (certains s'en sont chargés ultérieurement).
Michel-Ange
Chute de Phaéton (caduta di fetonte)
1533, Pierre noire sur papier, 31,2 x 21,5 cm
Domaine public, British Museum
Phaéton, fils mortel du Soleil voulut conduire le char de son père, provoquant un incendie catastrophique; Zeus, pour sauver la terre, dû faire choir le malheureux qui en périt. (Ovide, Les Métamorphoses)
Raphaël 1483-1520
Raffaello Sanzio, peintres, critiques et pissecopies sont unanimes dans leur admiration pour le "Divin Raphaël" malgré quelques lacunes en anatomie; c'est vrai que le Balthazar de Castiglione qui est au Louvre est une merveille (voir ICI). Mort à 37 ans d'une série de saignées parce qu'il avait la fièvre, que la honte soit des médecins de l'époque (et ceux du covid).
Raphaël
Homme portant son vieux père (Enée et Anchise)
vers 1514, Sanguine
© The Albertina Museum, Vienna
Les Trois Crayons
Nous avons évoqué la technique des trois crayons à la page sur les pigments en peinture, voyons quelques dessins qui étaient pour certains destinés aux graveurs.
Illustrons le propos par cet exemple : le dessin et l'estampe avec Fr. Quesnel et Rob. Nanteuil.
François Quesnel 1543-1619
Famille de peintre, les tribulations de son père, Pierre, l'ont fait naître en Ecosse mais c'est en France qu'il sera employé. Peintre portraitiste, ici c'est le dessinateur que nous évoquons.
François Quesnel
Pierre Jeannin
1615 Pierre noire, sanguine, 30,9 x 22 cm
BNF Gallica
Robert Nanteuil
Pierre Jeannin
17è, Estampe
BNF Gallica
Pierre Mignard 1612-1695
Né à Troyes, dit "le Romain" car c'est Louis XIV qui lui impose le retour en France où il rivalise avec Lebrun auquel il succède comme directeur de l'Académie. Ses grandes compositions séduisent par leur simplicité, ses tableaux sont des évidences. Grand ami de Molière et de La Fontaine, illustre par la Galerie des Glaces et le dôme de l'église du Val-de-Grâce. Les sots qui croient que l'adjectif dérive de son nom pensent se donner un vernis d'esprit critique en affectant de trouver mièvre une peinture parfaitement aboutie.
pierre Mignard
Têtes d'anges
Papier beige, Pierre noire rehauts de blanc, 13 x 9 cm, à G.
Sanguine et mine de plomb, 24,5 x 25,5 cm, à D.
Musée du Louvre, Département des arts graphiques
Voyons cet ange dans la situation que lui préparait Mignard. Inutile de nous faire remarquer que ce n'est pas un pastel !
pierre Mignard
Le temps coupant les ailes de l'Amour
1694, Huile sur toile, 68 x 54 cm
Domaine public
Cette ouverture sur le dessin nous permet de voir de grands peintres non pastellistes :
Eustache Lesueur 1616-1665
Elève de Vouet Lesueur est au 17ème, avec Le Brun et Mignard, le créateur, à partir du Baroque italien, du Classique François.
Eustache Lesueur
(à G.) Homme portant une pile de livres
(à D.) Jeune homme tenant un rouleau déployé
Papier gris, crayon noir et craie blanche, 44,3 x 26,1 et 41,9 x 25,3 cm
© service photographique de l'école nationale supérieure des beaux-arts
Il n'y a pas de système, ou de théorie, chez Lesueur. Il dessine, compose, colorie, il peint en somme comme il perçoit le monde et la vie, comme il pense qu'est la vie le monde et les dieux. (lisez, si vous les trouvez, les écrits de Couture)
Petrus Paulus Rubens 1577-1640
Voyons nos flamands d'alors.
Pierre Paul Rubens
Portrait de Marie de Médicis
Entre 1610 et 1614, pierre noire, sanguine et rehaut de blanc, 35,6 x 27,8 cm
Musée du Louvre, Département des arts graphiques
Marie de Médicis, mère de Louis XIII, est alors Reine de France et Régente.
Jacob Jordaens 1593-1678
Flamand d'Anvers, contemporain, ami et rival renommé et riche de Rubens. Peintre illustre qui illustre la religion et des scènes de table colorées et animées.
Jacques Jordaens
Etude pour une Vierge au pied de la croix
Vers 1650, pierre noire, sanguine et craie sur papier vergé, 28,8 x 26,5 cm
Musée du Louvre, Département des arts graphiques
— Tu sais quoi ?
— Non.
— Elle vérifie par son regard en coin que son fils ne l'a pas vu mastiquer son loukoum.
— Tu ne devrais pas.
Antoon Van Dyck 1599-1641
Anversois lui aussi, peintre précoce qui travailla dans l'atelier de Rubens, salué à Rome, mais qui fit carrière à Londres. Peut-être le seul peintre qui savait où se plantaient les clous des crucifiés. Un maître immense.
Antoine Van Dyck
Les tourments des damnés dans l'Enfer
Pierre noire et lavis brun avec rehauts de blanc, 20,9 x 30,4 cm
Louvre, Département des arts graphiques
Ce n'est pas vraiement un Trois Crayons mais nous avons choisi ce dessin parce que l'on y aperçoit un de nos présidents.
Charles de La Fosse 1636-1716
Grand peintre de sa période, élève de Lebrun, rival de Mignard, employé pour les "grandes machines" comme la coupole du dôme des invalides (Saint-Louis remettant son épée à Jésus-Christ) ou la chapelle royale de Versailles (Résurrection), mais il pouvait tout faire.
Charles de la Fosse
Tête de jeune fille, mains, pieds
Papier beige, Black, red and white chalk, 36,7 x 26,5 cm
Metropolitan Museum of Art
Antoine Watteau 1684-1721
Artiste singulier, peintre délicat dont l'ordinaire retient "les fêtes galantes" ce qui le date d'autant plus que sa vie fut brève. Sa biographie n'apporte rien : il est hors le temps. Ni Lebrun ni Poussin sa muse lui est propre, des traversées de lumière pour Turner, des personnages actifs dans des lieux aux couleurs impressionnistes, une poésie amère pour inspirer Verlaine, trop pur pour Baudelaire malgré l'esprit Régence, Watteau ne se laisse pas définir. D'ailleurs il est plus dessinateur que peintre, toujours le trait se perçoit et la couleur serait presque superfétatoire ou anecdotique, les académiciens qui l'avaient accueilli en 1712 durent s'interroger cinq ans plus tard devant Le Pèlerinage à l'île de Cythère, sa pièce de réception où rien de ce qu'ils enseignaient ne semble avoir été retenu.
Antoine Watteau
Deux dames assises
1716, Papier beige, Pierre noire rehauts de craie blanche, 21,2 x 35,2 cm
Collection privée sur WikiArt
Sa peinture paraît dessinée, disions-nous, convenez que son dessin semble peint !
Antoine Watteau
Tête de jeune femme penchée vers la droite
1716, Papier beige, Sanguine Pierre noire rehauts de craie blanche, 10 x 8 cm
Collection privée sur Google
Ce portrait fut gravé par Boucher.
Jean-Baptiste-Marie Pierre 1714-1789
Prix de Rome à 20 ans, 1er peintre du duc d'Orléans puis 1er peintre du Roi, académicien qui finit directeur de l'Académie Royale et des Gobelins. Si vous êtes à Paris passez par l'église Saint-Roch et voyez le plafond de la coupole que les révolutionnaires n'ont pas détruit. Peintre, dessinateur et graveur à ce point à l'aise avec l'administration qu'il a su mourir un mois avant la prise de la Bastille.
Jean-Baptiste-Marie Pierre
Trois études d'hommes
Sanguine sur Papier, 19 x 25,4 cm
Musée du Louvre département des Arts graphiques
Jean-Baptiste-Marie Pierre
Vieillard assis, endormi et enfant debout
Femme nue assise
Papier beige, Pierre noire rehauts de craie blanche, 21,3 x 14,8 cm, à G.
Sanguine et craie blanche, 46,6 x 32,5 cm, à D.
Musée du Louvre, Département des artd graphiques
Jean Honoré Fragonard 1732-1806
Tous les talents, formé par Boucher puis par Van Loo, peintre majuscule de sa période rococo et de son genre : la scène galante. Sa femme, sa belle soeur, son fils sont peintres et collaborent dans son logement-atelier au Louvre d'où la révolution va le chasser, le mettant sur la paille où il va mourir au lieu d'y faire des galipettes.
Alexandre-Évariste, son fils est peintre ainsi que son petit-fils Théophile et aussi ses arrières-petites-nièces Edma et Berthe Morisot
Jean Honoré Fragonard
Deux têts d'anges
Papier beige, Pierre noire Sanguine et rehaut de blanc,24,9 x 34,8 cm
Paris musée du Louvre département des Arts graphiques
Jacques-Louis David 1748-1825
Jacques-Louis David
Tête de Guerrier antique
fin 18è, Sanguine, 42 x 28 cm
Paris musée du Louvre département des Arts graphiques
Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson 1767-1824
Anne-Louis Girodet
Portrait de femme
papier beige, Crayon noir, rehaut de blanc, estompe
© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Michel Urtado
Consternant de perfection, songez que nous sommes à la fin du 18è, peut-être au tout début du 19è, la photographie n'existe pas et personne n'en a jamais vu bien sûr.
Jean-Auguste-Dominique Ingres 1780-1867
Natif de Montauban où il a son musée, élève de David, prix de Rome, il y reste près de 20 ans avant d'y revenir comme directeur. Grand dessinateur, grand coloriste, grand peintre; à force d'admirer les gens se lassent et se permettent des critiques, chipottent sur les facilités anatomiques qu'il se permet mais que serait la grande odalisque avec dix vertèbres de moins !
Jean-Auguste-Dominique Ingres
Apôtre
Spectatrice
Papier, Pierre noire, 42,8 x 31,9 cm, à G.
Papier beige, Pierre noire, 24,9 x 12,7 cm, à D.
Musée Ingres à Montauban
La tête d'apôtre est destinée au tableau Jésus remettant les clés du paradis à Saint-Pierre, le personnage placé entre Jésus et Jean.
Le visage de la spectatrice pour Le martyre de saint Symphorien.
Jacques-André-Joseph Aved 1702-1766
Formé à Amsterdam, collectionneur, marchand, portraitiste, il eut Van Loo, Chardin et Mlle Allais pour élèves, entre autres.
Joseph Aved
Jean-Baptiste Rousseau
Papier, pierre noire, et craie blanche
Collection particulière
Un dessin préparatoire pour un portrait exposé au salon de 1738. J.B. Rousseau poète religieux mais aussi licencieux qui fut banni après avoir été admiré.
Daniel Caffé 1750-1815
Un pastelliste qui vous propose ce trois-crayons étonnant :
Daniel Caffé
Autoportrait avec son fils
vers 1800, Pierre noire, sanguine et craie blanche sur Papier beige, 53,2 x 40,2 cm
Musée du Louvre département des Arts graphiques
Plume Encre et Lavis
Jacques Stella 1596_1657
C'est une famille de peintres et de marchands-collectionneurs d'origine flamande en route pour l'Italie qui se fixe à Lyon au tournant du 17è siècle. Jacques fils de François est celui dont nous pouvons retenir la carrière au milieu de ses frères, soeurs, enfants, neveux et nièces (Bouzonnet) tous peintres, dessinateurs et graveurs.
En Italie pendant 18 ans, à Florence puis à Rome, il s'épanouit avec Vouet et Poussin. Il va connaître une mésaventure qui donne prétexte au tableau de Granet, plus bas, Stella en prison dont l'explication par Félibien est disponible ICI dans nos annexes.
Jacques Stella
Le Christ et la samaritaine
Plume, encre brune, lavis gris, pierre noire, 23 x 17,3 cm
Louvre département des Arts graphiques
Le tableau de 1652 correspondant à cette étude se trouve dans l'église Notre-Dame de Bercy.
Joseph-Marie Vien 1716-1809
Prix de Rome, il fait prendre à la peinture un retour vers plus de classissisme, honoré il s'ennuie au Panthéon où il est le seul peintre.
Joseph-Marie Vien
L'Amour apprend aux nymphes à viser droit au coeur
1796, plume, encre noire, encre brune, lavis, papier, 20 x 30 cm
Rouen, musée des beaux-arts
Joseph-Marie Vien
L'amour rompant ses chaînes
1796, plume, encre noire, encre brune, lavis, papier, 20 x 30 cm
Rouen, musée des beaux-arts
Antoine-Jean Gros 1771-1835
Famille de pastellistes : son père, Jean-Antoine (1732-1790), professeur de dessin à toulouse, graveur monté à paris, avait d'abord pris pour épouse la soeur de Labille-Guiard pastelliste elle-aussi, puis après le décès de celle-ci reconvolé avec Pierrette-Madeleine-Cécile Durand (1745–1831) une autre pastelliste qui est la mère de notre Antoine. Cornaqué par son père et Vigée-Lebrun c'est un dessinateur précoce qui entre, à 14 ans, comme élève dans l'atelier de David.
Gros, plus tard baron pour la coupole du Panthéon, saisit les opportunités qui se présentent : en Italie Joséphine puis Bonaparte dont il illustre la fulgurance. Choyé sous l'Empire il va savoir prendre le train de la Restauration de même qu'il saura passer du néo-classique davidien au pré-romantique qu'il incarne. Sa gloire et ses moyens déclinant il quittera la scène en mettant fin à ses jours.
Antoine-Jean Gros
L'incendie de Moscou
Encre brune lavis gris plume et crayon noir gouache (rehaut), 57 x 84 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn.
Antoine-Jean Gros
La mort de Timophane
Plume lavis d'encre de Chine lavis de bistre et rehauts de gouache, 45 x 58 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn.
Timophane, de Corinthe, tué par son frère Timoléon. Ah ces tyrans.
François Marius Granet 1775-1849
Né et formé à Aix-en-Provence il est, à Paris, élève de David et donc compagnon d'Ingres et de Girodet, qualifié de chrétien pour ses cloitres, ce modeste va avoir une carrière honorable : après plus de vingt années passées en Italie il sera conservateur au musée du Louvre puis au Château de Versailles. Il est le concepteur-réalisateur de la Galerie des Batailes (merci Louis-Philippe).
François Marius Granet
Scène dans une prison
plume, encre brune, lavis brun, papier, 24,3 x 30 cm
Rennes, musée des beaux-arts © Patrick Merret
Notons que ce dessin est peut-être une première réflexion pour Granet qui va peindre en 1810 Stella en prison une grande toile, près de deux mètres, au musée des Beaux-Arts Pouchkine. LA
Eugène Delacroix 1798-1863
Eugène Delacroix
Dragon à cheval
lavis brun, pinceau, mine de plomb, 11,3 x 18,9 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn
Eugène Delacroix
Chemin éclairé dans un sous-bois
lavis brun, pinceau, 28,7 x 38,6 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn
Romantique si l'on veut en tout cas clairement pré-impressionniste.
Ernest Meissonier 1915-1891
Par son excellence Meissonier conclut l'histoire de l'art académique. Toute ascension a son apogée qui est toujours suivie d'une redescente.
Ernest Meissonier
Un sous-bois
pinceau, lavis brun, 10,3 x 19,5 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn
Ernest Meissonier
Cavalier dans l'orage (détail)
Plume encre brune mine de plomb blanc (rehaut) lavis brun, 25,7 x 35 cm
musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn
Vous êtes invités à apprécier alternativement les dessins de Delacroix et ceux de Meissonier. Ce ne sont que des dessins essentiellement utilitaires mais le tempérament des deux peintres apparaît clairement. Le mépris posthume adressé à Meissonier par une critique niaise s'oppose au respect justifié qui l'a accompagné au long de sa carrière.
Meissonier sculptait des modèles, perfectionniste, il étudiait les détails de ce qu'il figurait, ici le cheval mais aussi son harnachement. Il est une référence en matière de costume, de coiffure, d'uniforme et d'armement. Il n'y a pas de place pour le sommaire et l'à-peu-près. Quant à l'"Effet" jugez plutôt.
Ernest Meissonier
Le Voyageur (Napoléon, Ney) dans la tourmente
Cire cuir (rênes) tissu (manteau) sur squelette en bois, 47,8 x 60 x 39,5 cm
Musée d'Orsay, image Creative Commons
Fusain
Le sujet est largement abordé par ailleurs. Rendez-vous à l'article sur Auguste Allongé et suivez les liens vers son ouvrage et celui de Karl Robert. Vous pouvez les lire dans les annexes.
Horace Vernet 1789-1863
Petit fils de Joseph, fils de Carle. Académicien s'il en est, gloire de son époque. Ami de Géricault, sa fille aînée épouse Delaroche et sa cadette un autre peintre Adolphe Yvon.
Horace Vernet
Scène de la vie bédouine : thé et pipe
1836, Papier chamois, fusain, gouache, aquarelle, 56,2 x 80 cm
Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins
Théodore Chassériau 1819-1856
Son père, diplomate et agent secret, le fait naître et grandir à Saint-Domingue. Formé par Ingres et Delacroix, surdoué précoce mort encore jeune (37 ans) qui aimait les femmes; celles-ci transpirent un érotisme toujours présent dans ses oeuvres orientalistes.
Théodore Chassériau
Portrait de femme
Fusain, estompe, 59 x 46 cm
Louvre département des Arts graphiques, rmn
Gustave Courbet 1819-1877
Voici l'étude préparatoire du gigantesque tableau (3,19 par près de 6,70 m) par lequel Courbet prétend enterrer tout à la fois la royauté, le romantisme, la bourgeoisie et les institutions. Cet agité verra les enterrements de sa deuxième république, du naturalisme qu'il croyait instaurer, de la Commune qui devint vraie fosse et accessoirement de sa fortune. Il reste, hélas, la Naissance du monde une dame certainement charmante mais qui n'a rien à faire, en cette tenue, dans un musée.
Gustave Courbet
Un enterrement à Ornans
1849, Fusain sur papier bleu, 95 x 37 cm
Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie, © Guenat
Thomas Couture 1815-1879
Doué mais limité, modeste mais fier de lui, physique niais mais esprit critique, Couture cultive le paradoxe. Elève de Gros et Delaroche il met six ans pour obtenir un deuxième Prix de Rome et quitte les institutions pour ouvrir une école indépendante. Professeur de Manet et Puvis, auteur de Méthode et entretiens d'atelier (vous trouverez un lien dans les Annexes). Un peintre d'Histoire dont le savoir-faire s'est perdu, son tableau Les romains de la décadence annonçait-il la nôtre ?
Thomas Couture
Pèlerinage de Bon-Secours
Fusain sur papier bleu rehauts de blanc, 42 x 50,5 cm
Louvre département des Arts graphiques, rmn
Thomas Couture
Portraits, Maurice Sand à G., Béranger (70 ans) à D.
Fusain encre noire lavis, 38,9 x 28,9 cm et 1850, Crayon Fusain, 52,6 x 40,8 cm
Musée de la vie romantique
Maurice Sand 1823-1889
Baron Dudevant mais volontiers du derrière, fils à maman oisif qui touche à tout, dessin et peinture avec Delacroix, marionnettes et Comedia del Arte, entomologiste qui papillonne (oui c'est un pléonasme mais nous n'avons pas résisté !), illustration et croyances berrichonnes. Pas maladroit.
Maurice Sand
Bonaparte à cheval
Papier brun, Fusain et rehauts de blanc, 50,4 x 37 cm
Musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn
Georges Meunier - Karl Robert 1848-1899
Il s'appelle Meunier mais signe Karl Robert. Elève d'Allongé, comme peintre il est surtout aquarelliste, comme auteur il a écrit des manuels sur toutes les formes et manières de la peinture et surtout du dessin, comme éditeur il a édité Allongé et lui-même. Professeur de dessin et dessinateur évidemment.
Karl Robert
Lavoir en bord de rivière
Fusain, 72 x 50 cm
Collection particulière, vente chez Salorges
Ernest Hébert 1817-1908
Prix de Rome, directeur de la villa Médicis, une carrière impeccable, portraitiste des dames de la bonne société mais il dédaigne le pastel. Il lui faut quelques fusains pour entrer dans ce site web.
Ernest Hébert
Un coin de forêt à Barbizon (à gche)
Adela (à drte)
Fusain et craie blanche, 12,1 x 28,5 cm
Paris, Musée Hébert (à gche)
fusain, rehauts de craie, sanguine sur papier brun, 46,2 x 28,3 cm
Vente chez Castor-Hara (à drte)
Léon Lhermitte 1844-1925
Voyons ce que fait Lhermitte quand il n'est pas aux champs.
Léon Lhermitte
Une soirée musicale chez Amaury Duval
Fusain, 82 x 115 cm
RMN musée d'Orsay, Jean-Gilles Berizzi
Léon Lhermitte
La Cruche de cidre
1874, Fusain sur papier vergé, 40,5 x 55,5 cm
New York, Metropolitan Museum of Art
Émile-Alfred Dezaunay 1854-1938
Dezaunais, nantais, petit cousin de Jules Verne, ami de Maufra, peintre et graveur.
La pointe sèche est un procédé de gravure, souvent sur métal, à l'aide d'un stylet (acier ou diamant) qui se manie comme un crayon et donne des estampes en quantité limitée (numérotées).
Pierre Puvis de Chavannes 1824-1898
Puvis fut le formateur de Dezaunais qui fréquenta également l'atelier de Delâtre pour la gravure ; il y rencontra Maufra qui eut plus tard un atelier au Bateau-Lavoir.
Emile Dezaunay - Puvis de Chavannes
Jeune bretonne de Pont-Aven - Portrait d'Émile Dezaunay
Gche. 1895, pointe sèche, 28 x 20 cm, Quimper, musée départemental breton
Drte. Fusain sur papier beige avec estompe et rehaut, 30,6 x 22,7 cm, le Louvre rmn
Maxime Maufra 1861-1918
Nantais lui-aussi. A Pont-Aven en 90 avec Gauguin, au Pouldu en 91-92 avex Filiger, au Bateau-lavoir en 93. Bon peintre, graveur et lithographe qui s'installe finalement en Bretagne (Peintre de la Marine en 1916).
Maxime Maufra
Belle-Ile-en-Mer, côte sauvage
1909, Fusain et aquarelle, 29 x 41,5 cm
Paris, musée du Louvre département des Arts graphiques, rmn