Consulat 1804 1er Empire 1814 Louis XVIII 1815 Cent-Jours 1815 Louis XVIII 1824 Charles X 1830 Louis-Philippe 1848 2è République 1852 Second Empire 1871 3è République
Aman-Jean, après des débuts on ne peut plus académiques, peut se classer, avec son ami Seurat parmi les Symbolistes,
davantage par ses fréquentations, tels Mallarmé et Verlaine ou Puvis de Chavannes et le Sar Péladan, que par ses oeuvres surtout poétiques
et souvent nostalgiques.
Il exposera cependant aux salons de la Rose+Croix esthétique.
Thadée Jacquet, son épouse que vous avez vue ci-dessus, est aussi représentée par ce joli buste de son amie Charlotte Besnard
elle-même épouse d'Albert Besnard le peintre et graveur. Voir.
Edmond Aman-Jean
Portrait de Jeanne Prinet
1901, Pastel, 72 x 60 cm Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer, Photo (C) RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Jeanne Prinet, née Jeanne Jacquemin (1867-1958) qu'il ne faut pas confondre avec le peintre jeanne Jacquemin que vous trouvez ci_dessous. Elle est l'épouse de René-Xavier Prinet peintre de la Bande noire ici.
Edmond Aman-Jean
Femme aux gants
1912, Pastel, Musée des Beaux Arts de Dijon, Photograph by Rama
Sa manière dénote l'assimilation des théories chromo-luminaristes de Seurat* sans aller jusqu'au pointillisme de Signac.
* Nous comprenons que le pastel s'adapte mal au divisionnisme, ne soyez pas surpris de ne pas trouver ces
peintres dans nos pages.
Jeanne Jacquemin 1863-1938
Egérie des Symbolistes, pastelliste qui s'autoportraiture dans des pastels inquiétants, une carrière brève
dans une vie compliquée.
Jeanne Jacquemin
Le coeur de l'eau
1892, Pastel sur papier, 45 x 38,5 cm Tournai, Maison Tournaisienne, photo Musée de Folklore
Jeanne Jacquemin
Collection Eric Walberg Photo D.R. .
Saint-Georges
1893, Pastel sur papier, 39 x 21,5 cm Collection privée, photo : J.-D. Jumeau-Lafond
Odilon Redon 1840-1916
LE Symboliste énigmatique, LE Pastelliste qui sait que l'Art sans le Beau passe souvent à côté de celui auquel
il est destiné.
Odilon Redon
Orpheus
1905, Pastel, 68 x 56,8 cm The Cleveland Museum of Art, Gift from J. H. Wade 1926.25
La lyre et la tête d'Orphée, tué par les Ménades, emportées par l'Hèbre, s'échouent à Méthymne sur une plage du rivage de Lesbos.
Là, menacé par un serpent monstrueux il est sauvé par Phébus et son ombre peut enfin retrouver son Eurydice. (Ovide, Les
Métamorphoses, livre XI 50-59) Orphée, image du poète en général.
Odilon Redon
Apparition
1880-1890, Fusain et pastel, 52,5 x 47,3 cm Digital image courtesy of the Getty's Open Content Program
Odilon Redon
Vieil ange
1892-1895, Pastel, Musée des Beaux-arts de la ville de Paris Petit-Palais / Roger Violet
La coquille
1912, Pastel, 52 x 57,8 cm Digital image courtesy of the Getty's Open Content Program
Une coquille qu'il réutilise, comme une mandorle, dans La naissance de Vénus Ouvrir.
En Italie Redon fait la connaissance du baron Robert de Domecy qui lui commande quinze panneaux pour décorer son château. Ces oeuvres,
à l'huile, peuplent maintenant le musée d'Orsay. Le portrait de son épouse, seul portrait à l'huile de Redon, a été précédé ou suivi (?)
par celui que vous venez de voir, au pastel, son fond alimente la réflexion mélancolique de la baronne accentuée par la pâleur
fantomatique du visage.
Une question est posée : la baronne existe-t-elle encore ?
Violette Heymann est, adolescente, la nièce de Marcel Kapferer, le collectionneur frère du fondateur de la Compagnie Générale Transaérienne
future Air France. Redon ambitionne dans ses portrait la représentation de l'essence de l'être comme image de sa réalité, les fonds seraient
alors une image du fond de la personnalité. A la fois le rêve et la source du rêve.
Odilon Redon
Madame Arthur Fontaine (Marie Escudier, born 1865)
1901, Pastel sur papier, 72,4 x 57,2 cm New-York, le MET, the Mr. and Mrs. Henry Ittleson Jr. Purchase Fund, 1960
Arthur Fontaine, polytechnicien, rédacteur de l'article XIII du Traité de Versailles, créateur de l'OIT (Organisation
Internationale du Travail), est aussi un mécène dont Paul Valéry fera l'éloge.
Marie Escudier à qui Claude Debussy a dédié son
Clair de lune ne supporta pas longtemps
d'être femme Fontaine, elle déserte le domicile conjugal en 1907, elle a 42 ans et devient femme "couguar". Scandale, divorce,
elle épousera son jeune amant Abel Desjardins, un médecin (Tout rapprochement avec Macreux et Trognon serait malvenu !). Elle
meurt en 47.
A quoi songeait cette femme en jaune parmi ces fleurs bleues ?
Que brodait-elle ?
nb. On peut se douter des rêves d'Arthur Fontaine qui écrivit Les crimes de l'étrangleur en 1917, un roman policier !
La mère de Redon, Odile, était une jeune créole de la Nouvelle Orléans, il épouse en 1880 Camille Faite (1852-1923) originaire de La Réunion, explorateur du monde des rêves il peut aussi se satisfaire de cette simple scène familiale :
Odilon Redon
Portrait de Madame Redon brodant
1880, Pastel, 58 x 42 cm Musée d'Orsay
Lucien Lévy-Dhurmer 1865-1953
Symboliste, bien sûr, surtout mystérieux, ses oeuvres sont des points d'interrogation qui ouvrent davantage
sur le rêve que sur une connaissance cachée.
Le pastel est son médium privilégié, il en use comme d'une palette restreinte où le bleu est souvent dominant dans ses paysages
vaporeux, et les ocres-roux dans ses visages énigmatiques. Sa maîtrise est stupéfiante qui lui permet d'être à la fois net et
comme poudré, en peau de pêche.
Céramiste à ses débuts, suite à une commande il fera dans l'ameublement après 1910 et pourrait trouver aussi sa place dans l'article
Art-Nouveau.
Ce tableau qui fascinait Odilon Redon aurait été inspiré à Lévy-Dhurmer par
cette statue d'Auguste Préault en 1842 pour la tombe de Jacob Roblès.
Pierre Loti en homosexuel d'abord amoureux de lui même se pâmait d'admiration pour ce portrait par lequel il espérait que cette image
de lui demeurât à jamais.
Lucien Lévy-Dhurmer
La bourrasque
1896, Pastel sur papier, 40 x 48 cm Collection particulière
Lucien Lévy-Dhurmer
Feux d'artifice à Venise
Pastel, Petit Palais / Roger Violet
Lucien Lévy-Dhurmer
Autoportrait
1925, Pastel
Avant d'en terminer il faut ouvrir un chapitre sur la musique en général et sur Beethoven en particulier qui ont abondamment
inspiré Lévy-Dhurmer.
Voyons un premier triptyque, pastel et crayon noir sur papier gris au musée du Petit-Palais :
Puis un second en 1906, toujours pour Beethoven, sanguine et pastel, celui-ci :
Et une ultime série avec Debussy, Fauré et Beethoven encore :
Fernand Khnopff 1858-1921
Belge, admirateur de Rodenbach, inspirateur de Klimt, contempteur du Sâr Péladan, parfois surréaliste
avant l'heure.
Fernand Khnopff
Memories
1889, Pastel sur papier marouflé sur toile, 127 x 200 cm Musées royaux de Belgique. Bruxelles
Khnopff n'a qu'un modèle : sa soeur qu'il multiplie ici au risque de ne plus la trouver.
Fernand Khnopff
Silence
1889, Pastel sur papier, 87,8 x 44,3 cm Bruxelles, legs de Mme Isabelle Errera-Goldschmidt 1926
Notons au passage que ce Silence est antérieur à celui de Lévy-Dhurmer; un silence qui couvre cette oeuvre énigmatique
de 1902 intitulée Secret-Reflet, pastel et crayons de couleurs sur papier 49 x 27,8 cm, ci-dessous :
Par définition l'ésotérisme ne s'explique pas, chacun selon son degré d'avancement y puise ce qui lui permet justement
d'avancer dans sa quête personnelle d'appréhension du monde et des dieux. Des pistes peuvent toutefois être indiquées.
Deux tableaux qui n'en font qu'un, le passage du tout à l'un, c'est à dire le retour à Dieu, qui, pour nous, pauvres humains, ne
peut se faire que par le constat du binaire. C'est toute la signification de la trinité.
Au dessus le tableau est dans un cercle, comme le ciel, c'est le domaine de la spiritualité, le visage se reflète dans un
masque qui lui ressemble (la propre soeur de Khnopff, Marguerite). Le masque, Persona en latin, révèle la profondeur de
l'être, la personnalité. La verticale est soulignée par la colonne, axis mundi, homme debout.
Au dessous le tableau est dans un rectangle, c'est le domaine de la matérialité, le bâtiment (Hôpital St-Jean à Bruges) se
reflète dans le miroir horizontal de l'eau par lequel le haut devient le bas. Une plongée dans la profondeur du concret.
Alors quelle unité derrière ce binaire ? Quel miroir faut-il traverser ? Visita interiora terrae, rectificando, invenies
occultum lapidem.
(Voilà pourquoi cette initiation aux pastels commence par une descente dans les grottes ornées ?)
Fernand Khnopff
Orphée ou Vision de rêveries ou Diana
1913, Crayon, crayons de couleurs et Pastel sur papier, 67,3 x 91,5 cm Communauté française en dépot au Musée des Beaux-arts de Liège
Gustave Moreau 1862-1918
Elève puis professeur aux Beaux-arts, formation académique pour une oeuvre volontiers mystique qui fait
de lui l'un des éléments principaux du mouvement Symboliste.
Gustave Moreau
Portrait de son père, Louis Moreau
Pastel sur papier blanc Musée G. Moreau (c) RMN
Louis Moreau est issu, lui aussi des Beaux-Arts, il est architecte en Haute-Saône avant de revenir à Paris ; il y a bâti plusieurs Mairie-lavoir et autres fontaines volontiers Renaissance et néo-classique. Heureuse époque où le beau était beau !
Etude pour une des dernières grandes peintures, prévue pour le musée Gustave Moreau, commencée vers 1889, agrandie vers 1894
et terminée en 1895.
Gustave Moreau
Les Rois mages
Pastel, 24,9 x 21,8 cm Musée G. Moreau (c) RMN René Gabriel Ojéda
Il s'agit d'une des études préparatoires pour l'immense tableau carré (près de 3 mètres sur 3) que l'on peut voir au premier
étage du Musée Gustave Moreau.
Gustav Klimt 1862-1918
Le Symboliste viennois qui mêle la feuille d'or et la peinture. Il participe au Sezessionsstil (Sécession viennoise)
équivalent autrichien du Jugendstil allemand c'est à dire notre Art nouveau, puis il reviendra à plus de sagesse avant de finir Art déco.
Ses pastels sont rares et surout peu représentatifs de son oeuvre.
Gustav Klimt
Portrait d'une femme avec une cape et un chapeau
1897, Pastel sur papier, 44,6 x 31,8 cm The Albertina Museum, Vienna
Gustav Klimt
Porträt einer Dame
1897, Pastel sur papier, 51,1 x 27,7 cm Allen Memorial Art Museum, Oberlin College, Ohio, USA
Alphonse Osbert 1857-1939
Revenons chez nous, à Paris plus précisément où Osbert va partager sa formation avec Aman-Jean et Seurat.
Il évolue progressivement du Naturalisme vers le Symbolisme dont il devient, et restera, un représentant reconnu.
Alphonse Osbert
Muse allongée sous les arbres
vers 1910, Pastel sur papier gris, 20 x 36 cm Photo (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Alphonse Osbert
"Lyricism" dans la forêt
1910, Pastel sur papier Petit Palais
Sa production est considérable (plus de 400 oeuvres répertoriées au musée d'Orsay), des huiles surtout, mais les 2 pastels
ci-dessus sont très représentatifs : un paysage serein, la lune ou le soleil qui se lève ou se couche, de l'eau éclairée en
lumière rasante, et si personnages il y a ce sont une ou plusieurs femmes, hiératiques, en robe à l'antique le plus souvent blanche.