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Les courtisanes
Les pages précédentes se consacraient à des modèles professionnelles ou à des compagnes susceptibles de poser, ici nous allons aborder des femmes ni modèles ni compagnes, des aventurières, parfois danseuses ou comédiennes mais toujours vénales ; un sujet qui pourrait courir depuis Aspasie ou Messaline, passer par Marion Delorme ou Ninon de Lenclos, mais que nous limitons aux trois derniers siècles et à celles qui marquèrent leur époque.
Rosalie Duthé 1748-1830
Si l'intérêt pour l'histoire vous a conduit à la page George Sand de ce site vous connaissez les demoiselles de Verrières, sachez qu'elles eurent une pensionnaire versée dans la galanterie, elle aussi : Mlle Duthé. Sa formation à l'Opéra la conduira plus souvent sur le dos que sur les pointes ; en ce 18è finissant il ne manque pas de financiers ou de fils de famille richement nantis sans parler de leurs géniteurs pour subvenir avec largesse aux besoins de la donzelle.
Tout ce qui tient un crayon ou un pinceau s'est fait un honneur de croquer un portrait de la belle au point que si nous nous laissions aller une page n'y suffirait pas pour en exposer une partie.
Blonde et jouant la sotte, elle serait aujourd'hui potiche à la télévision, de son temps c'est la fine fleur des cours européennes qui, bénéficiant de son entregent, put se satisfaire du sien. (oui c'est approximatif !)
Claude Hoin
Mlle Duthé (présumée)
Pastel, 45,7 x 48,6 cm
Bequest of Forsyth Wickes The F. Wickes Collection
Valtesse de La Bigne 1848-1910
Prostituées de mère en fille, son talent va être de se sortir du ruisseau, d'acquérir de bonnes manières et un vernis culturel, pour fréquenter (heuphémisme) le monde intellectuel et politique de son temps : Zola (elle est Nana), Manet (voir son portrait à la page correspondante), Offenbach, Gervex, Detaille, Forain..., pour aimer Liane de Pougy qu'elle conseille et surtout pour faire fortune.
Henri Gervex
Madame Valtesse de La Bigne
1889, Huile sur toile, 200 x 122 cm
Musée d'Orsay RMN-Grand Palais
Liane de Pougy 1869-1950
Couvent, mariage, un fils pilote qui sera abattu en 14, divorce, danse et fait fortune de ses charmes, écrit, remariage, elle devient princesse Ghika, veuve elle retrouve la Foi : Sœur Anne-Marie de la Pénitence, dominicaine en cellule à l'Hôtel Carlton de Lausanne tout de même.
C'était La Belle Epoque.
Paul-César Helleu
Liane de Pougy - Le chapeau à plume
1908, Dessin, 58 x 45,5 cm
Domaine public
Caroline Otéro 1868-1965
Pauvresse espagnole, danseuse de flamenco, avide et vile, qui fut une célébrité riche et jalouse des autres courtisanes de son espèce. Elle se ruina au jeu et mourut fort agée et misérable.
Si elle séduisit des têtes couronnées et des hommes politiques les peintres, au contraire de Colette, la dédaignèrent car disons-le la "Belle Otéro" était moche, nous nous contenterons donc d'une photographie.
Cléo de Mérode 1875-1966
Aristocrate autrichienne illégitime d'origine, parisienne de naissance, danseuse issue de l'Opéra de Paris elle mène une carrière facilitée par sa beauté fragile et émouvante. Sculptée, peinte et photographiée à l'envi, elle est la plus sage de cette page, (Quoique). Simone de Beauvoir, le Castor, sera condamnée pour avoir écrit le contraire.
Giovanni Boldini
Cléo de Mérode
1901, Huile sur toile, 98 x 89 cm
Domaine public
Ne cherchez plus où Lady Di à pris cette façon de regarder par en dessous !
Emilienne d'Alençon 1870-1945
Fille de concierge, intelligente, sa carrière commence au music-hall par des numéros de dressage d'ânes et de lapins, se poursuit par le dressage de la gent masculine de préférence couronnée, poètesse sensible et délicate, elle aime et aime être aimée. Ladite carrière se termine lamentablement avec la fin de la Belle Epoque et l'opium.
C'est la dentelle de son corsage qui est d'Alençon.