Consulat 1804 1er Empire 1814 Louis XVIII 1815 Cent-Jours 1815 Louis XVIII 1824 Charles X 1830 Louis-Philippe 1848 2è République 1852 Second Empire 1871 3è République
C'est une "huile", nous faisons une exception car nous sommes là chez nous, au pied de notre escalier ! Période impressionniste
de Schuffenecker qui ces années là retrouvait Pissaro et Laurens à Yport. Tenez, puisque nous y sommes, ce petit dessin.
Emile Schuffenecker
Ramasseuses de vareck à Yport
1889, Fusain, 29,2 x 22,7 cm The Cleveland Museum of Arts
Paul Gauguin 1848-1903
Sa mère Aline Chazal est la fille de Flora Tristan, voyageur impénitent, Impressionniste avec Pissaro comme maître, Pont Aven,
en relation avec Schuffenecker, Van Gogh, Emile Bernard, il influence Matisse, Munch, Picasso. Incontournable de la peinture
de son temps il est, humainement, plutôt un sale type, d'ailleurs il ne se sert pas du pastel, ou peu !
Son rôle sur la peinture moderne tient plus à sa faculté d'élucubrer des théories fumeuses qu'à son oeuvre faite de
contours-couleurs-aplats.
Il dessinait mieux qu'il peignait.
Paul Gauguin
Tahitienne
1894, Pastel et fusain sur papier, 54,9 x 49,5 cm Brooklyn Museum, Museum Collection Fund
Paul Gauguin
Etude pour la Ronde des petites bretonnes
1888, Pastel, fusain et glacis d'aquarelle sur papier beige, 58,4 x 41,9 cm The Morgan Library & Museum
Sur la période Pont-Aven-le Pouldu voyez plus bas la vidéo dans l'article Emile Bernard
Paul Gauguin
Le sculpteur Aubé et son fils Emile
1882, Pastel 53 x 72 cm, Petit Palais / Roger Violet
Jean Paul Aubé (1837-1916) est l'auteur de la statue de Dante à l'angle des rues des Ecoles et St-Jacques entre
Collège de France et Sorbonne.
Paul Gauguin
La petite gardeuse de porcs, assise, tricotant
1889, Pastel, 83 x 48 cm (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Gérard Blot
Ce pastel est bien meilleur que le tableau éponyme à l'huile, assez vilain, dont il n'est qu'un détail.
Nb. Méfiez-vous, fillettes, le porc dangereux, ici, c'est Gauguin, pédophile récidiviste, fondamentalement vicieux.
Là aussi il s'agit d'une étude, pour Les jeunes baigneurs bretons (à Hambourg).
Paul Gauguin
Deux têtes de bretonnes
1894, Pastel, Musée de Pont-Aven
"A l'ami Maufra, artiste d’avant-garde. Aïta aramoe". Gauguin après ce dessin repart en Polynésie pour ne plus revenir.
Si certains d'entre vous ne comprennent pas le Maori "aïta aramoe" signifie "pas oublié".
Frits Thaulow 1847-1906
Johan-Frederik (son vrai prénom) était un homme massif qui ne s'en laissait pas compter, norvégien il passera
une quinzaine d'année en France à la fin de la période impressionniste, il y est reconnu pour son talent mais ne changera pas sa
manière : c'est un paysagiste qui peint la nature comme elle est, avec un penchant constant pour l'eau des rivières et celle des
côtes, une réminiscence de sa formation de peintre de marine.
Sa place, ici, après Gauguin s'imposait : ils étaient beaux-frères, la femme de Frits (Ingeborg Charlotte Gad) est la
soeur de celle de Paul (Mette Sophie Gad).
Frits Thaulow
River
1883, Pastel sur toile, 60 x 81 cm Musée de l'Ermitage, ОР-43784
Comme vous voyez, Thaulow est le magicien de l'eau, le prince des vaguelettes, le roi de la réflexion qui dévoile pourtant
la profondeur. Devant ses toiles nous savons dans quel sens va le courant.
Frits Thaulow
Paysage d'hiver
1883, Pastel sur toile, 58 x 79 cm Musée de l'Ermitage, ОР-42321
Asta Nørregaard 1853-1933
Une norvégienne qui, bien que restée célibataire, trouve naturellement sa place ici auprès de Thaulow. Formation chez elle, à Oslo, puis à Munich et Paris. Surtout portraitiste.
Asta Nørregaard
Paysage de Norvège
1874, Pastel, 38 x 52 cm Chez Crait + Müller
Auguste Bouchet 1876-1937
Bordelais, élève de Thaulow, ne pas le confondre avec son homonyme surtout orientaliste (1831-1889).
Auguste Bouchet
Un bassin à Versailles en automne
1911, Pastel sur papier marouflé sur toile, 127 x 140 cm Bordeaux, musée des Beaux-arts, photo F. Deval
Bel ouvrage pour ce peintre méconnu.
Maxime Maufra 1861-1918
Grand ami de Dezaunay (ils sont Nantais), il rencontre Gauguin en 90 à Pont-Aven,
au Pouldu en 92 avec Filiger, cofondateur du salon d'automne en 1903 avec Jourdain l'architecte de la Samaritaine,
Peintre de la Marine en 1916.
Faute de pastel nous avons ce dessin.
Maxime Maufra
Le pont-neuf
Crayons de couleur sur papier, 23,5 x 30,5 cm Collection particulière
Emile Bernard 1868-1941
Le GEANT de la peinture moderne. Emile Bernard a tout vu, tout anticipé. Post-Impressionniste, Cloisonniste
avec Anquetin, ami de Van Gogh et de Cézanne, Synthétiste à Pont-Aven avec Schuffenecker et Gauguin. Il se fâche
avec ce dernier dont il perçoit la vilenie et la volonté d'accaparement de ses théories. Orientaliste, il passe 10
ans au Caire et enfin Poète (il signe Jean Dorsal son recueil Lumière Mythique ) puis il retourne au Classique
comme Anquetin.
Il est aussi graveur et critique d'art, un théoricien qu'il faut lire.
(Disponibles dans les annexes ses Souvenirs sur Paul Cézanne
ainsi que les Lettres de Vincent Van-Gogh)
Non utilisateur du pastel sauf celui-ci, oeuvre de ses débuts à 18 ans, peu représentatif.
Emile Bernard
L'heure de la viande
1885-86, Pastel et gouache sur papier d'emballage marouflé sur toile, 125 x 170 cm Private collection
Les anecdotes, même futiles, sont parfois significatives, ainsi :
A Pont-Aven, en 88, nous trouvons, Schuffenecker, Sérusier, Chamaillard, Delavallée, Filiger, Jourdan, Moret, Gauguin qui
revient de Martinique où il était resté avec Charles Laval après leur séjour à Panama.
Mette, l'épouse de Gauguin, lassée de sa vie miséreuse, est repartie avec leurs cinq enfants dans son pays natal, le Danemark.
Ils attendent Emile Bernard, qui doit les rejoindre, en provenance de Saint-Briac où il a commencé à développer ses
théories picturale de jeunesse, il a vingt ans. (Ce sera le Synthétisme.)
Or Bernard n'arrive pas seul. Il est accompagné de sa jeune soeur, Madeleine, dans la fraîcheur de ses dix-sept printemps.
Gauguin, quarante ans, nouveau célibataire, s'enflamme pour ce tendron.
Démuni, il peint le Portrait de Madeleine Bernard au dos d'une toile La rivière blanche
Musée de Grenoble, RMN, photo Bulloz
Amoureux éperdu, Gauguin est perdu, il peint la femme qu'il voudrait, très différente de la vrai Madeleine. Le tableau,
lui, a bien failli être perdu. Volé en 78, au retour d'une exposition en Corée, retrouvé un an plus tard et restauré il est
maintenant exposé dans un cadre permettant de le voir des deux côtés ! (Oui c'est possible, à Grenoble.)
Comme il se doit dans toute histoire à l'eau de rose, la jeunette va préférer le jeunot, Laval, vingt-cinq ans, qui vient,
lui aussi, d'arriver.
Madeleine partira en Egypte avec Laval qui mourra de tuberculose en 94, sort qu'elle partagera l'année suivante.
Historiette me direz-vous, oui mais qui a inspiré Tri Yann qui n'hésite pas à risquer une métamorphose en sardine, et qui
nous vaut une vidéo dans laquelle je vous invite à identifier les tableaux, et leurs auteurs.
Elève de Bonnat, lié à Van Gogh et Henri de Toulouse-Lautrec, impressionné par Signac il est le père du
Cloisonnisme avec Emile Bernard au début des années 90 avant de revenir à un art plus classique.
Louis Anquetin
Avenue de Clichy, le soir, cinq heures
1887, Pastel, 60,3 x 50,3 cm, Private collection
L'original, à l'huile, se trouve à Hartford dans le Connecticut. Deux pastels, au moins sont connus.
Vous pouvez songer à la Terrasse du café le soir de Van Gogh dont la composition est similaire.
Voir ci-dessous
et ce qui nous permet de glisser une huile de Van Gogh sur cette page, lui qui ne s'est pas vraiment servi du pastel.
Louis Anquetin
Le pont de l'Europe
1889, Pastel sur papier, Private collection
Nous sommes place de l'Europe, sur les voies de la gare St-Lazarre à Paris. Aujourd'hui si la vapeur a disparu les suies
grasses sont restées.
Notons que ce même pont avait déjà inspiré Caillebotte et Monet.
Louis Anquetin
Le Rond-point des Champs-Elysées
1889, Pastel sur papier, 153 x 99 cm Musée Maurice Denis, St-Germain-en-Laye
Un caniche, aussi pomponné et noir que sa mystérieuse maîtresse, fait se cabrer l'attelage. Cloisonnisme et à-plat, les
Nabis peuvent survenir.
Notez les dimensions de l'ouvrage.
Vincent Van Gogh 1853-1890
Ce géant n'est pas pastelliste, voyez ces 2 dessins, réalisés après ses échecs sentimentaux, son échec pour devenir pasteur, quelques mois qu'il va passer chez ses parents avant de se fâcher et de commencer une errance qui fera de lui le peintre magnifique qu'il va devenir.
Vincent Van Gogh
La Route à Etten
1881, Dessin à la plume et encre brune, aquarelle, pastel et craie, 38,4 x 57,8 cm The MET, Robert Lehman Collection, 1975
Les parents de Vincent s'installent à Etten en 75 et y restent jusqu'en 82.
Vincent Van Gogh
Paysage à Etten
1881, Dessin à la plume et encre brune, aquarelle, 38,7 x 51,4 cm St-Louis, Missouri, Art Museum, Domaine public
Vincent Van Gogh
Environs de Paris depuis Montmartre
1887, Aquarelle, crayon, plume et encre, pastel et gouache sur papier vergé 128,6 x 141 cm, Stedelijk Museum Amsterdam
Vous pouvez lire, dans les annexes ses Lettres à Emile Bernard, riches en reproductions. Le PDF est volumineux soyez patients.
Paul Cézanne 1839-1906
Nous allons refermer ces pages consacrées aux pastellistes du 19ème siècle sans avoir parlé de
Cézanne ! Eh oui, Cézanne, comme Jongkind, n'a pas jugé bon de tâter du pastel. Néanmoins, pour se donner l'opportunité d'en dire
quelques mots, voyons ces portraits de lui, par les autres :
Emile Schuffenecker
Portrait de Paul Cézanne
Pastel, 30,5 x 22,9 cm, En vente sur eBay
Auguste Renoir
Portrait de Paul Cézanne
1880, Pastel
Renoir s'est d'ailleurs aussi essayé à la sculpture
voyez ceci.
Curieusement voici une variété rare d'autoportrait, réalisé sans miroir, une copie qu'il fit, à l'huile, de son portrait, au pastel, par Renoir. L'occasion de comparer deux styles et deux media. Cézanne parait plus âpre et moins expressif, il semble absent, son regard est vide et surtout le portrait ne se détache pas du fond; surprenant pour qui s'attachait tant à la succession des plans.
Paul Cézanne
Autoportrait
1881, Huile sur toile marouflée sur bois, 55,5 x 45,5 cm St-Petersbourg, The state Hermitage Museum
Si les peintres après Cézanne se réclament de lui et le considèrent comme le père de la peinture moderne, lui a surtout connu
des déceptions. Son évolution d'autodidacte sera lente, la reconnaissance des critiques en 95, lors d'une rétrospective chez Vollard,
influera sur les peintres plus jeunes mais il ne connaîtra pratiquement pas celle du public.
Jeune Aixois, il multiplie les "montées" à Paris et les redescentes, déceptions après déceptions. Même son meilleur ami, Zola,
copain de collège, le décevra en écrivant L'oeuvre. Il essuie refus sur refus au Salon, participe à la première et troisième exposition
des impressionnistes, sans succès, ni scandale ce qui est peut-être pire. Ami de Pissaro, de Manet par Zola, il se lasse et continue à
peindre chez lui, en Provence, à son idée : peindre la surface du réel pour dégager ses volumes et tenter d'accéder à sa profondeur, ce qui signifie que le peintre doit, mentalement, décomposer les objets en volumes géométriques.
Voilà bien ce à quoi va s'évertuer la peinture moderne, le cubisme en étant une étape primaire dont le seul défaut est d'avoir permis à certains de se croirent autorisés à faire n'importe quoi.
Allez ! avant de partir ce tableau des débuts (avant qu'il se perde à la Sainte-Victoire), celui qui figure dans l'Hommage à Cézanne que vous pouvez voir page suivante dans l'article sur Maurice Denis.
Paul Cézanne
Compotier, verre et pommes
1880, Huile sur toile, 46 x 55 cm, Domaine public
Jean-Paul Laurens 1838-1921
Le dernier des grands Peintres d'Histoire. Toujours honoré à Yport où il fit édifier un impressionnant manoir flanqué d'une tour et offrant une chapelle et un atelier-cathédrale.
Son oeuvre est à l'huile bien sûr mais nous tenions à vous montrer celle-ci, dans laquelle ont été mêlés Peinture à l'huile et Pastel, une rareté donc.
Jean-Paul Laurens
Byzance
1920, Huile et pastel sur toile, 80 x 68 cm Toulouse, Musée des Augustins, photo D. Martin