Puisque nous parlons du Pastel nous avons choisi, concernant la teinture, de sauter 3 siècles, car avec l'introduction
de l'indigo directement dans la cuve c'en était terminé pour isatis tinctoria; d'autant qu'en 1880 Baeyer, qui sera nobélisé en 1905,
synthétise l'indigo et finalise les techniques industrielles modernes. Sa méthode très coûteuse fut améliorée en 1900 par Meister, Lucius
et Brüning et ainsi rendue commercialisable.
Toutefois, aujourd'hui, à Lectoure, près de Condom dans le Gers, des aventuriers ont entrepris de relancer la culture du pastel.
Une nouvelle méthode pour teindre au pastel a été développée. La voici :
Extraction et préparation du pigment :
Macération des feuilles de pastel dans de l'eau tiédie à 35 degrés.
Obtention d'un liquide jaune-verdâtre contenant le pigment soluble.
Oxydation par barbotage qui donne le pigment bleu insoluble.
Filtration pour le récolter.
Séchage, il faut 500 kg de feuilles pour avoir 1 kg de pigment pur.
Si les comptes sont justes, 40 tonnes (feuilles) à l'hectare font 80 kg sur une année.
Teinture :
Remise en solution dans de l'eau additionnée de glucose.
C'est de nouveau le liquide jaune.
La cuve de teinture est préparée par ajout d'ammoniac.
Le tissu trempé dans cette teinture ressort jaune irisé de vert.
IL VIRE AU BLEU AU CONTACT DE L'OXYGENE DE L'AIR.
Aujourd'hui comme hier
Et puis aujourd'hui il est toujours possible de faire dans nos campagnes des rencontres comme celle-ci :
cot garance, surcot pastel, coiffe châtaigne. Les plantes tinctoriales ont encore de l'avenir.
Vous ne manquerez pas de comparer avec les vêtements du Christ dans la Cène de Vinci.