Norvégien fragile, son père est médecin mais la tuberculose rode dans la maison et emporte sa mère alors qu'il n'a que 5 ans et sa soeur aînée à 15 ans. Sa soeur cadette sera internée à 20 ans pour finir sa vie à l'asile. Il étudie à l'école royale de dessin puis à Paris auprès de Bonnat et Thaulow, il est réaliste, symboliste, naturaliste, expressionniste, berlinois, parisien, mais surtout nordiste et germanophile, ce qui n'empêchera pas les nazis de le mettre à l'index. L'alcool et la dépression vont le conduire à séjourner dans une clinique de soins neurologiques à Copenhague en 1908. Son oeuvre est considérable mais arrêtons-nous sur Le cri (Skrik en norvégien).
Edvard Munch
Le Cri
1893, Huile, tempera et pastel sur carton, 91 x 73,5 cm Galerie nationale d'Oslo, (c) Domaine public
Oui arrêtons-nous. Universellement connu et commenté, vendu près de 120 millions de $ en 2012, un record, quel est le ressort qui pousse notre société à cette fascination pour le morbide, quelle névrose enracine et interpelle ainsi nos contemporains ? La peur de ce qui va advenir ou l'horreur de ce que nous sommes ? Tragique.
Munch est malade, mais le serions-nous tous ? Probablement. La différence tient seulement au degré d'enfouissement. Freud peut venir, il ne révélera que ce que les sociétés traditionnelles savaient depuis toujours : la bête humaine a grand besoin d'être canalisée ; grottes ornées, initiations, chamans, sorciers, prêtres, psy-je-ne-sais-quoi, dormez tranquilles braves gens une cellule de soutien a été mise en place !
Il existe 5 versions de cette oeuvre dont une lithographie, Munch qui y est revenu de 1893 à 1917 a fourni des explications : son émotion devant un ciel rouge-sang (qui serait dû à l'éruption du Krakatoa quelques années plus tôt), son père, en retard lors de son départ en bateau, qui courre sur l'estacade en criant son nom. D'autres mentionnent l'exposition d'une momie péruvienne, très ressemblante. Peu importe, l'oeuvre est là, avec en arrière plan le fjord d'Oslo et la contemplant le vingtième siècle et ses oeuvres.
Selon Le Coran un cri (صراخ - Sayha) terrible et avilissant accompagne le cataclysme qui met fin aux impiétés d'un peuple :
— XI (Houd) 67. Et le Cri saisit les injustes. Et les voilà foudroyés dans leurs demeures,
— " " 94. Lorsque vint Notre ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Chuaïb et ceux qui avaient cru avec lui. Et le Cri terrible saisit les injustes, et ils gisèrent sur leurs genoux dans leurs demeures,
— XV (al-Hijr) 73. Alors, au lever du soleil le Cri (la catastrophe) les saisit.
— " " 83. Puis, au matin, le Cri les saisit.
et aussi XXIII 41, XXIX 40, XXXVI 49 et 53, XLI 13 et 17, L 42, LIV 31.
Ce cri vengeur et destructeur du Dieu coranique peut nous conduire à inverser la vision du tableau de Munch : et si ce n'était pas le personnage qui criait, s'il y avait un cri extérieur dont il tente de s'isoler en se masquant les oreilles ? Le peintre est alors une antenne et son oeuvre un avertissement. Serions-nous, ici, à Hiroshima ? à Dresde ? à Treblinka ? ...
Egon Schiele 1890-1918
Vienne, austro-hongrois, peintre déviant, pornographe emprisonné, mort de la grippe espagnole.
Schiele et ses laudateurs font partie de ces excessifs pour qui l'obsédante liberté de l'artiste autorise tous les débords. Un génie peut être malade mais tous les malades ne sont pas des génies. Ses obscénités masturbatoires, même au pastel, n'ont pas leur place ici, alors que reste-t-il ? des paysages sans intérêt et des autoportraits de contorsionniste agité par l'épilepsie. Faites fi, bonnes gens ! Décharner les corps ne libère pas les âmes.
Egon Schiele
Autoportrait, bras en arrière
1915, Fusain pastel et gouache, 33 x 45 cm Collection privée Kornfeld
Du sous-Klimt. Quand Munch peint la souffrance du monde Schiele ne s'intéresse qu'à la sienne et si vous y trouvez la votre empressez-vous de refermer le couvercle.
Suzanne Valadon 1865-1938
Fille naturelle et fille mère, acrobate, elle apprend la peinture en posant, Puvis de Chavannes, Edgar Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec... Elle est belle et elle est douée, son succès, mérité, doit tout à son talent et rien à ses coucheries.
Son portrait par Steinlen →
Notons qu'elle n'est pas la seule modèle ayant dérapé dans la peinture; Victorine Meurent, le modèle préféré de Manet (Olympia), fit la même reconversion après un passage chez Julian.
Nous consacrons ICI une page à ces femmes parfois déconsidérées mais souvent reconnues.
Suzanne Valadon
Auto-portrait
1883, Pastel sur papier, 43,5 x 30,5 cm Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacqueline Hyde
Elle est la mère de Maurice Utrillo.
Jeanne Rij-Rousseau 1870-1956
Précurseur oublié. Née Jeanne Caffier, fut épouse Rousseau puis Loiseau, des époux qui la mettent hors du besoin. Muse et égérie du tout Paris des arts pendant 40 ans. Veuve en 41 elle aura une fin de vie misérable.
Créatrice du Vibrisme qui lui confère des couleurs vives, peintre cubiste, liée à Juan Gris, elle personnalise le cubisme par une triangulation originale et semble-t-il peu théorisée. Elle côtoie les Nabis, se lance dans la tapisserie, crée le Groupe des Femmes Peintres et introduit le sport parmi les thèmes de la peinture.
Ce pastel et ce tapis.
J. Rij-Rousseau
Guitare
Pastel sur papier, 48,3 x 67 cm Boston, Museum of Fine Art, Gift of Mr. and Mrs. Stuart P. Feld
J. Rij-Rousseau
La Ville
Laine nouée, 125 x 106 cm Berdj Achdjian’s collection
Rij-Rousseau ne se contente pas de dessiner le carton (1908) mais noue elle-même la laine (et parfois la trame). Elle fut couturière avant de rencontrer Rousseau qui la poussera vers la peinture.
Mathurin Janssaud 1857-1940
En Bretagne il n'y a pas que Pont-Aven, à Concarneau des peintres, plus sages, venus de tous horizons
se sont réunis pour constituer au fil du temps, sur près d'un siècle, un groupe finalement assez homogène au sein duquel
Janssaud nous intéresse : il est surtout pastelliste.
Né à Manosque, marié à Paris, Commissaire général des expositions de la Société des Aquarellistes et pastellistes, son
oeuvre, en cours de découverte, est faite de scènes, marines, portuaires, champêtres, colorées et plutôt académiques.
Mathurin Janssaud
L'attente des femmes de pêcheurs
Pastel, 44 x 62 cm Collection particulière
Mathurin Janssaud
Le passeur
Pastel, 33 x 41 cm Collection particulière
Mathurin Janssaud
Retour de pêche
Pastel, 26 x 40 cm Collection particulière
Mathurin Janssaud
Les lavandières
Pastel, 50 x 65 cm Collection particulière
Mathurin Janssaud
Levé de lune
Pastel, 41 x 56 cm Collection particulière
Renouveau de l'Art Sacré
Georges Desvallières 1861-1950
Une formation sérieuse : Elie Delaunay, Gustave Moreau, académie Julian puis Beaux-Arts chez Valloton
et pour finir un voyage d'étude en Italie.
Georges Desvallières
Tolède; La Nuit de l'émir
1888, Pastel sur papier bleu, 33,5 x 30,1 cm Photo (C) RMN-Grand Palais (musée Magnin)
Le modèle, que l'on retrouve dans plusieurs de ses toiles, est le jardinier (Cadou) de son grand-père
Ernest Legouvé.
Non, il ne manque pas une virgule, c'est bien un pastel de plus de 4 mètres de large ! Un record ?
Desvallières est un homme qui s'engage et assume les responsabilités, cofondateur du Salon d'automne en 1903 il en
sera le président de 1937 à sa mort, Conservateur du Musée Moreau à la suite de Rouault en 1929, issu d'un milieu
conservateur et catholique il est, dans les années 30, avec Jacques Maritain partisan d'un christianisme social.
Il perd son second fils, Daniel, en 1915, tué sur le front; lui même engagé au 6è Chasseur fait le voeu, tel Clovis
avant Tolbiac, de consacrer sa peinture à Dieu et en 1919 il va fonder avec Maurice Denis les "Ateliers d'art sacré"
qui jusqu'en 47 vont se dévouer à renouveler et moderniser le style du décors sulpicien, souvent à l'encontre du
clergé lui-même.
Il réalise aussi les cartons des vitraux de l'ossuaire de Douaumont.
Une activité qui laisse peu de place au Pastel.
Kees van Dongen 1877-1968
Une biographie que sa vie contredit ! Né Hollandais il est devenu français; classé fauviste, il ne l'est que le temps du Salon d'automne; connu comme anarchiste, il a certes illustré Kropotkine mais rien par la suite ne vient entretenir cette réputation; peintre mondain il est surtout opportuniste; dénoncé collabo, par la tournée Breker avec Belmondo Derain Vlaminck, il devient Officier de la Légion d'Honneur en 54; son style n'appartient qu'à lui mais il fut proche de Matisse et de Picasso, passa du Bateau Lavoir à Montparnasse, d'Arletty et Chevalier à Brigitte Bardot et de Deauville à Monaco.
Alors, alors ? Les peintres ne se laissent définir, comme tout un chacun, que par ceux qui simplifient pour tenter de mieux voir. A trop cerner le trait on enferme le personnage, les aplats sont pertes de nuances et les symboles ne représentent souvent qu'une pensée confuse. Mais il demeure que Van Dongen n'est pas pastelliste, nous nous contenterons donc de quelques dessins en regrettant de n'avoir pas à montrer un de ces jolis visages de femme trop maquillée, aux yeux si grands que, peut-être, est-ce la tête qui serait trop petite.
Encre, aquarelle et pastel sur papier boucher, 39 x 27 cm
Femme au chapeau jaune (Mme Letellier)
22 x 11 cm
Georges Braque 1882_1963
Fils de peintres en bâtiments, écolier médiocre, une première formation de peintre décorateur, des débuts qui n'augurent pas ce qu'il va devenir : le Maître, l'Initiateur, le Responsables des virages du 20ème siècle.
Un homme intelligent, discret, qui comprend ce qu'il fait. L'opposé de son ami-rival Picasso.
Fauve dans un premier temps, 1905-06, il analyse ce que voulait Cézanne et s'abstrayant de la perspective traditionnelle il modifie les points de vue pour explorer les volumes non pas de l'objet mais du sujet. Il s'agit de peindre ou plutôt de représenter l'idée que l'on se fait du motif. Le virage cubiste est ainsi amorcé tandis que Picasso qui ressent le même besoin pense qu'il suffirait de se vouer aux primitifs qu'il vient de découvrir.
Nous n'avons pas de pastel de cette période ni du cubisme qui va suivre leur coopération — Picasso lui-même parle de "Cordée Braque-Picasso", empruntant cette image aux alpinistes, pour souligner combien ils se complètent et s'épaulent — et ne pouvons vous présenter que ceux-ci, tardifs.
Note. Vous disposez désormais d'un complément en annexe dans la page Cubisme.
Georges Braque
Le maquereau
1944, Pastel sur papier, 48 x 63 cm Collection privée
Georges Braque
Nature morte, fleurs
Pastel sur papier, 48 x 33 cm Collection privée
Raoul Dufy 1877-1953
Havrais, il se forme à l'école municipale de dessin puis aux Beaux-Arts de Paris, ami d'Othon Friesz et de Braque, il passe par l'impressionnisme puis le Fauvisme. Aquarelliste paysagiste, séduit par Cézanne il est de son temps et rencontre Picasso, Apolinaire et les autres... Globalement c'est un touche à tout : illustrateur, décorateur, graveur, auteur de motifs pour tissus, céramiste mais surtout c'est un coloriste. Peintre il va réaliser avec son frère Jean la plus vaste fresque (plus de 600 m²) pour l'exposition universelle de 1937 (pavillon de la C.P.D.E) : La Fée Electricité que vous pouvez voir en annexe (ICI).
Raoul Dufy
Portrait de Claudine
1902, Pastel sur carton, 37,7 x 32 cm Sur Arturial
Claudine qu'il a souvent utilisée à ses débuts et que vous retrouvez Nue de dos ci-dessous pour illustrer sa courte période fauve. Son encore plus courte période pré-Cubiste sur cette page.
Raoul Dufy
Claudine de l'arrière
1906, Aquarelle Réplique sur WahooArt
Ci-dessous deux exemples de motifs, dessins de fleurs, davantage représentatifs du style par lequel il est connu.
Raoul Dufy
Fleurs
Aquarelle et pastel sur papier à Drouot
Raoul Dufy
Paniers de fleurs
Pastel et bodycolour sur papier, 76 x 53,5 cm dessin pour tissus
D'ordinaire "the body colour" est de la gouache, pour Dufy c'est de l'aquarelle chargée de pigment blanc dont la relative opacité qui, sur papier teinté, lui permet de faire ressortir le contraste avec la transparence de la pure aquarelle. Jacques Maroger (1884-1942) est un peintre chercheur théoricien et enseignant, élève d'Anquetin, surtout connu pour ses travaux sur les techniques picturales des grands-maîtres et la nature de leurs media. Il avait développé avec Dufy et Blanche la possibilité d'introduire de la transparence dans des huiles légères. (voir La Fée Electricité)
Pablo Picasso 1881-1973
Un bref rappel de sa carrière :
• — Formation à Barcelone avec son père, puis à Madrid.
• —Vers 1900, Impressionnisme et Post-Impressionnisme, c'est la période bleue, plutôt triste, jusqu'en 1904 l'année où il "monte" à Paris.
• — Période rose, plus optimiste, jusqu'en 1906.
• — Rupture, influence de l'art dit Primitif, influence aussi de Cézanne. 1907 Les demoiselles d'Avignon.
• — Déconstruction des deux dimensions et couleurs éteintes avec Braque pour développer le Cubisme, théorisé par Metzinger,
jusqu'en 1914, c'est Apollinaire qui s'en fait le chantre.
• — Retour à un certain classicisme de 1919 à 1927. Influence du Surréalisme pour aboutir aux déformations que l'on
trouve dans Guernica en 1937. Antifranquisme, parti communiste.
• — Après la guerre, icône de la bien-pensance, il s'installe à Antibes puis Vallauris, pour y multiplier les épouses et les
billets de banque.
Pablo Picasso
Portrait de sa mère
1896, Pastel
A 15 ans, un talent somptueux qu'il va s'ingénier à contrarier par suivisme et manque d'esprit critique.
Pablo Picasso
Fille bohémienne devant La Musciera
1898, Pastel sur papier, 44,5 x 59,7 cm Collection particulière
Période de formation. Cloisonnisme, préfauvisme.
Pablo Picasso
L'Etreinte
1903, Pastel, 98 x 57 cm Paris, musée de l'Orangerie Photo RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski
Période bleue. Quel gâchis, savoir faire pour faire ça !
Période rose. Madeleine venait de perdre leur enfant, Fernande va la remplacer, en attendant Eva.
Son talent éclate ici, attardez-vous sur la tête et la main du nourrisson, sur le regard de la mère...
Pablo Picasso
Esquisse pour les Demoiselles d'Avignon
1907, Pierre noire et pastel crayon sur papier, 47,7 x 63,5 cm Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler
Etude pour Three Women at the Spring (au MoMa); les trois femmes semblent être Olga Kokhlova. Néoclassique.
Pablo Picasso
Arlequin assis
1923, Huile sur toile, 130,2 x 97,1 cm Bâle, Kunstmuseum, Martin P. Bühler
Nous faisons exception avec cette huile pour souligner combien ses aventures picturales étaient vaines. Sous la bêtise le talent était toujours là. Prêt à jaillir.
Une réussite fulgurante qui nous livre le fond picassiesque : les pieds démesurés, ici au premier plan, la microcéphalie, ici rabaissée. Ancrage dans la glèbe dont il ne peut s'abstraire, négation de l'intellect et bien sûr du spirituel.
Henri Laurens s'en est peut-être souvenu quand en 41 il a réalisé La Douleur, le bronze qui figure sur sa tombe. (Vous pouvez le trouver sur la page consacrée au Cubisme.)
Plus ou moins théorisé par André Breton, le Surréalisme se propose d'illustrer la pensée indépendamment du contrôle
de la raison et sans souci esthétique.
Quand les niais écoutent et singent d'autres niais qui se font passer, auprès d'eux, pour des
intellectuels, les bobos - le vocable est contemporain mais l'espèce est intemporelle - se croient
tenus d'admirer.
Ce que l'on prétend être la formation du goût, qui serait une forme d'accès à la Culture, n'est que l'assujettissement aux modes, une forme prétentieuse du conformisme.
Le gribouillage d'un vieillard vaniteux qui se croit encore dans le coup et veut le montrer aux nouvelles générations.
En conclusion : Force brute et dispersion avec une constante : le mauvais goût.
A ceux qui nous ont reproché ce propos nous disons notre regret d'avoir oublié le mot Vulgarité.
Dora Maar 1907-1997
Peintre, Julian et Beaux-Arts, Photographe professionnelle, gauchiste qui fréquente les surréalistes, elle fut détruite par un Picasso déjà vieillissant et achevée par un Jacques Lacan électro-choqueur dissident.
Japonais, fils de Médecin militaire (Général), peintre de guerre au service de son pays de 39 à 45. Curieuse biographie n'est-ce pas, qui dit la réalité profonde du personnage, le reste est superficiel comme son oeuvre de petit peintre. Nous sommes devant un manipulateur qui réussit à séduire la planète des arts, critiques et peintres, en jouant d'un dandysme naïf puis d'une respectabilité qu'il acquiert par sa naturalisation et son baptême.
Visages sans expression, incapacité à dessiner les mains, yeux vides et trop ouverts des enfants, seuls quelques vues de rues et d'immeubles pourraient mériter notre attention; les oeuvres religieuses de sa fin de vie — madones, calvaires, vierges à l'enfant — font douter, par leur laideur, de l'authenticité de sa conversion.
Louons cependant sa sûreté de trait, héritée de la calligraphie orientale, réalisée à l'huile et au pinceau (très long et très fin), avec lequel il cerne son dessin, ainsi que le poli quasi émaillé de ses fonds.
Vous trouverez un complément d'information dans les annexes, sur notre page consacrée aux modèles.
Tsugouharu Foujita
Portrait de femme avec un collier de perles
1932, Aquarelle gouache pastel et mine de plomb sur papier marouflé sur carton, 83 x 62 cm Collection particulière, vente Phillips
Marie Caroline Carcano Zumaran est l'épouse de Martinez de Hoz Acevedo, ministre de l'économie à Buenos Aires où Foujita réside à cette période, après avoir quitté Youki qui lui préfère Desnos et parcouru l'Amérique latine, du Mexique à l'Argentine en compagnie de Madeleine.
C'est le seul pastel que nous lui connaissons.
Revenons sur sa conversion : suite à une illumination mystique à Reims, il est baptisé en 59 avec pour parrain René Lalou patron des champagnes Mumm (il a épousé la fille Dubonnet) et pour marraine Béatrice Taittinger. Cela s'appelle "savoir se placer", un savoir pétillant !
Il se consacre alors à bâtir et décorer, a fresco, la Chapelle Notre-Dame de la paix à Reims, la Chapelle Foujita (offerte par Lalou). Tsugouharu signifiant en japonais "Héritier de la paix", il semble tourner en rond, autour de lui-même.
Léonard Foujita
Chapelle Foujita
1966, Fresques
Positivons pour conclure : un homme qui aime les chats ne peut pas être totalement mauvais.