à Lascaux
Autour du Pastel
Picasso

ANNEXES

Retour à l'accueil Annexe

Académie de Saint-Luc 1391-1776

Corporations dans le monde romain, guildes de l'ensemble germanique, les artisans traversent le moyen-âge au sein d'organisations professionnelles qui n'ont laissées que peu de traces écrites. En Italie, la corporation des peintres portait le nom de Confrérie de Saint-Luc que le Pape Grégoire XIII transforme en Académie des Beaux-Arts en 1577. Des Académies de Saint-Luc voient le jour partout en Europe.
Chez nous, en 1252, Etienne Boileau (1200-1270), Prévost de Paris par la grâce de Saint-Louis qu'il a accompagné aux croisades, avait publié le Livre des Métiers. Les "ymagiers et peintres" n'y semblent avoir pour seule activité que de fabriquer et vendre des crucifix et des manches de couteaux, en ivoire. La couleur et les dorures ne sont pas prises en compte. Les enlumineurs qui officient dans les monastères ne sont pas concernés par ces organisations profanes.
C'est sous Charles VI (1380-1422) que se constitue la "Communauté des maistres de l'art de peinture, sculpture et enluminure de ceste Ville et Faubourgs de Paris". Cette corporation qui compte 25 peintres et 5 sculpteurs voit son règlement approuvé par le garde de la Prévôté de Paris le 12 août 1391. Les règles visent essentiellement à garantir la qualité matérielle des oeuvres destinées au culte. Elles seront confirmées par Charles VII le 3 janvier 1430 à Chinon, puis par Henri II le 24 mai 1558 et enfin par Henri III le 5 janvier 1583. Les maîtres, au sein de la corporation, élisent, parmi eux, des jurés chargés d'administrer et de veiller au respect et à l'application des règles. En 1619 ils obtiennent de Louis XIII un nouveau règlement qui limite le commerce des oeuvres (surtout flamandes), approuvé en 1622 et finalement enregistré le 30 septembre 1637. A l'imitation des italiens on parle alors d'Académie de Saint-Luc.
Il existe cependant des peintres qui échappent au contrôle des Jurés, ce sont les peintres "du roi" et ou des grands du royaume. En 1648, à côté de l'académie de Saint-Luc ils obtiennent, sur le modèle italien, la fondation de l'Académie Royale (voir la page spécifique).
En 1776 l'Edit de Turgot supprime toutes les Maîtrises et Corporations et malgré la résistance de la Ville de Paris l'Académie disparaît.

Retour

L'Artel et les Ambulants

L'Artel des artistes de Saint-Pétersbourg est créée en 1863 par Ivan Kramskoy, une coopérative qui va durer 8 ans, elle sera remplacée par la Société des expositions artistiques ambulantes. Cette protestation connue globalement comme La Révolte des Quatorze est née du refus des meilleurs élèves de concourir pour la médaille d'or sur un thème mythologique imposé : Un festin au Valhala.

L'Artel est construit sur le modèle des Familistères du Fourriérisme.
Charles Fourrier, un utopiste français, socialiste pré-marxiste (1772-1837) classe les individus en 810 catégories et se propose de créer des Phalanges de 1620 personnes (femmes et hommes) qu'il s'agit de grouper en Phalanstères autonomes et aptes à construire une société idéale vivant dans un habitat lui aussi idéal. Sa méticulosité descriptive qui confine au pathologique lui fait dresser les plans et remuer les plus fortunés afin de bâtir son rêve. Un Familistère sera construit par Victor Considérant ainsi que d'autres tentatives en Belgique et même aux Etats-Unis (Dallas). Tout ceci ne dura guère à l'exception peut être du familistère Godin (les poëles en fonte) dans l'Aisne.
L'Artel comprendra un appartement collectif mais surtout une caisse commune, chacun versant ses rétributions et recevant selon ses besoins, un bureau se chargeant de gérer les commandes, les publicités, etc...
Les Quatorze :

Nikolaï Choustov 1834-1868

Nikolaï Dmitriev-Orenbourgski 1837-1898

Alexandre Grigoriev 1837-1886

Firs Zouravlyov 1836-1901

Alexeï Korzoukhine 1835-1894

Ivan Kramskoï 1837-1887 - Contremaître

Kirill Lemokh 1841-1910

Alexandre Litovtchenko 1835-1890

Konstantin Makovski 1839-1915

Alexandre Morozov 1835-1904

Mikhaïl Peskov 1834-1864

Nikolaï Petrov 1834-1876

Johann Gottlieb Wenig 1837-1872

Piotr Zabolotski 1842-

Vassily Kreitan (sculpteur)

Ils sont autonomes mais pas exclus pour autant, l'académie ira même jusqu'à titrer certains et en proposer d'autres pour des commandes publiques. Les dissensions qui ne manquent pas de survenir vont provoquer la fin progressive de l'artel sans pour autant en séparer les membres qui, peu à peu, intégreront la Société des expositions artistiques ambulantes.

Les Ambulants abandonnent le côté collectif de l'artel mais développent le rejet de l'académisme formel et de l'influence étrangère pour un art qui se veut réaliste et au service du peuple pour lequel des expositions itinérantes sont organisées. Formellement la société qui va regrouper jusqu'à 109 membres s'éteindra dans les années 20 mais elle est la source d'un art proprement russe qu'il soit Réaliste, Social ou Religieux.

Retour

Redescendre vers les écoles russes

Bahaïsme

Vous laissant le soin de revoir vos humanités nous délaissons cinq millénaires d'histoire de la Perse pour un bref regard sur l'Empire Kadjar tenu par la dynastie du même nom depuis qu'en 1794 Agha Mohammad Khan (1742-1797), un eunuque, s'emparât du trône en faisant arracher les yeux, torturer et assassiner le dernier Châh de la famille Zand qui l'avait castré à 7 ans et accessoirement avait décapité son père. Il déplaça la capitale à Téhéran, son règne fut cruel mais il rétablit la souveraineté perse sur son immense territoire, son neveu lui succéda et la dynastie tint jusqu'en 1925 où le coup d'état de Reza Khan instaura la dynastie Pahlavi que vous avez connue (si vous êtes trop jeune demandez à vos aînés, parlez leur de Soraya, la shabanou, toutes les semaines dans Paris-Match tandis que nos autorités, et l'Express chouchoutaient l'ayatollah Khomeiny).

Les terres d'Islam ont des difficultés avec le pouvoir politique, coincées entre une religion qui définit ses propres lois, la Charia, des tribus dirigées par les Khans qui se veulent détentrices du sol et contraignent les possibilités de mariage, et enfin les empires royaumes et autres émirats (Chah, Sultan, leurs ministres les vizirs ...) sans compter les successeurs du Prophète, les califes. Durant la période qui nous intéresse l'empire se renforça contre les turcs, les russes et les anglais, avec un rôle accru de l'armée, une forte expansion du Chiisme et aussi plus souterrainement du Soufisme.

Sanctuaire du Bâb
Mont Carmel à Haïfa

Voyons le Bâb (la porte) : Sayyid ʿAlī Muḥammad Šīrāzī (1819-1850), riche commerçant de Chiraz déclara en 1844 être le mahdi ce qui pour les chiites renvoie à l'Iman Caché. Il connut une renommée suffisamment impressionnante pour inquiéter le clergé chiite, le Châh et son vizir. Après de multiples tribulation et une oeuvre conséquente il fut fusillé. Globalement il prenait la suite des mouvements mystiques et de l'ésotérisme chiite et surtout annonçait l'arrivée imminente de celui que Dieu a promis par ses prophètes. La plupart de ses adeptes, les babistes, très nombreux, furent éliminés.

Bahāʾ-Allāh

Et enfin venons-en à Baha : Mīrzā Ḥusayn-Alī Nūrī (1817-1892) surnommé Bahāʾ-Allāh (Gloire de Dieu) était babiste. Son demi frère Mírzá Yaḥyá Núrí (1831-1912) surnommé Ṣubḥ-i Azal (Aurore de l'Eternite) fils comme lui de Mīrzā Buzurg, fut désigné comme successeur par le Bab en attendant l'arrivée annoncée du messie (Al-Mahdī, l’Imam Caché) qui précédera le Jour du Jugement. Les deux frères étaient proches mais rivaux. Lors de la répression du babisme Baha-allah fut emprisonné, il vécut une expérience mystique et prétendit être la manifestation divine attendue. Il fut chassé à Bagdad puis à Constantinople. En 63 il se révèlat, Subi-Azal contesta cette affirmation, les partisans s'opposèrent, les turcs pour avoir la paix les séparèrent, Subi à Chypre, Baha à Saint-Jean-d'Acre (68). Il lui restait 34 années, il écrivit, beaucoup : 70 fois le Coran, 15 fois la Bible, plus de 100 volumes, si vous voulez vous convertir vous aurez de la lecture ! A sa mort son fils ‘Abbás Effendi (1844-1921) renommé Abd-al-Bahā (serviteur de Baha) seul habilité à commenter les écrits de son père put voyager. Il étendit la foi Baha'ie en occident, son fils Shoghi Effendi poursuivit l'ouvrage.

Le Bahaïsme aujourd'hui est une religion monothéiste à vocation mondiale qui proclame l'unification de l'humanité : "La Terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens". Dieu est UN, il a envoyé successivement Krishna, Abraham, Moïse, Bouddha, Zoroastre, Jésus, Muḥammad, le Bāb et Bahāʾ-Allāh. Il y aurait 6 millions d'adeptes (intellectuels et dirigeants) et ce serait géographiquement la deuxième religion après le christianisme.
Vaste programme dont le déroulé du XXème siècle a montré l'inanité (ou la trop grande précocité !?).

Note générale. Lors du jour du jugement Macron devra s'expliquer sur les mots d'excuse et le passe sanitaire car Dieu lui dira qu'il n'avait pas envoyé le covid pour que l'on s'y dérobât ! Ah mais, allez : écorché et écartelé ! Et si vous y rencontrez Mirza pensez à prévenir Nino Ferrrer. Vous me trouverez probablement soignant les peintres et dessinateurs empalés sur des pinceaux gigantesques ou de non moins grands crayons pour avoir enfreint les hadiths. Brrr !

Retour

Baldassare Castiglione 1478-1529

Personnage éminent de la Renaissance, écrivain auteur du Livre du Courtisan que toute la noblesse européenne a lu (aussi futile fut-il !) et continue de lire, qui fixe une bonne fois pour toute les codes, chevaleresques et de savoir-vivre, qu'il convient de connaître et de respecter. (nos lecteurs n'ayant pas tous été élevés au château peuvent se rattraper par sa lecture ICI).
Ami avec Raphaël qui fit son portrait à plusieurs reprises, celui-ci conservé au Louvre a remplacé la Joconde lors du vol de celle-ci.

Raphaël
Portrait de Baldassare Castiglione
1514, huile sur toile, 82 x 67 cm
Louvre

Sobriété des couleurs, richesse du vêtement néanmoins discret, puissance de l'expression malgré l'impassibilité du modèle.

Retour

La Bande noire

Formellement ils étaient cinq, au début du siècle, insatisfaits des couleurs vives du Fauvisme et des clartés Expressionnistes, révérant le Réalisme de Courbet et désireux de peindre le monde sans verser dans des délires hypothétiques.

Des réfractaires donc, qui s'obstinent à peindre ce qu'ils voient, en conséquence dédaignés et oubliés par la critique. A part Ménard peu sont pastellistes mais vous trouverez ici, en annexe une page qui leur est consacrée.

Retour à Ménard

Bashkirtseff, la vie compliquée d'une famille compliquée

L'enfance et l'adolescence de Marie se déroule au sein d'un groupe familial éclaté mais soudé, paradoxe que vous saisirez en lisant ses mémoires. Famille resserrée, dans laquelle les hommes ne comptent guère, qui voyage à travers l'Europe dans l'attente d'un jugement qui les rendrait riches. Ils vivent déjà comme s'ils l'étaient. Dans ce gynécée, paraître est la seule occupation, Marie se soucie avant tout de savoir si elle est "jolie", l'essentiel de l'activité quotidienne consistant à changer de robe. De petite noblesse russe, leur ambition ultime est d'être admis dans "le Grand Monde", le beau-mariage étant la finalité d'une éducation entièrement tournée vers ce moyen de réussite.
Marie, qui tout en épousant cette vision du bonheur aspire à être reconnue pour ses talents, dont elle ne doute pas, va nous apparaître, tour à tour, - ou à la fois, - vaniteuse, prétentieuse, capricieuse, égocentrique ... mais aussi lucide, critique, victime, courageuse et sans défense. Quelque soit le côté vers lequel vous pencherez il faudra lui reconnaître le mérite de tout nous dévoiler à travers ce journal intime qu'elle entreprend à l'âge de douze ans, croit-elle.
Croit-elle, car conçue avant le mariage, péché originel, née en 58, elle est réputée être née en 60. Voilà une des causes de sa précocité ! D'autres raisons tiennent à la diversité de ses expériences, en Ukraine, à Vienne, à Berlin, à Nice, en Italie, à Paris ... Elle parle et pense russe, français, anglais, italien, allemand ... elle écrit en français, langue internationale de l'époque, langue de la noblesse européenne et du monde intellectuel.
Parlons de la famille :

Du côté paternel, le grand-père est Paul Grégorievitch Bashkirtseff, général défenseur de Sébastopol, le père Constantin Bashkirtseff, Maréchal de la noblesse* de Poltava, Conseiller d'état, fut un enfant malingre et de santé fragile qui devint néanmoins un grand gaillard blond. Constantin avait 4 soeurs dont 2 étaient bossues, et les autres pas bien droites (le général était solide mais la grand-mère fragile, et morte jeune). Le domaine est à Gavronzy, 15 kilomètres au nord de Poltava.

Du côté maternel, le grand-père est Stephan Babanine (1795-1880) qui se flatte d'ancêtres tartares, et la grand-mère, née Julia Cornelius (1805-1865). Neuf enfants, solides, sont issus de ce mariage : outre Marie, la mère de notre Marie, jolie brune qui inspira quelque tendresse, dit-on, à l'empereur lors d'un séjour à Yalta** nous trouvons Nadine, la tante pas bien belle, qui mérite le petit développement du chapitre suivant, et les oncles, Etienne, Alexandre, Wladimir, Nicolas et le honteux Georges dont la vie dissolue et alcoolisée va justifier, en partie, l'errance de la famille.

Si Marie, mère de Marie, était belle, sa jeune soeur Nadine ne l'était pas ! En lecteur attentif de l'ancien testament vous connaissez le mariage de Jacob, celui qui devint Israël. Après son entourloupe contre son frère Esaü et son père Isaac, sur les conseils de sa mère Rebbeca, il se réfugie chez son oncle Laban. Laban, comme un vulgaire Babanine, a deux filles à marier, Léa la moche et Rachel la belle. Jacob s'éprend de Rachel, demande sa main, Laban opine en demandant en contre partie sept ans de travail gratuit. Au cours des noces l'oncle sans scrupule fait boire le gamin et le soir venu le couche avec Léa. Il expliquera que l'on ne peut marier la cadette avant l'aînée et Jacob en reprendra pour sept années supplémentaires avant de disposer de Rachel. Eh bien la méthode va permettre à Stephan de marier Nadine avec Thadée Romanoff, beau parti, qui désirait épouser sa soeur. Le brave Thadée ayant eu la décence de mourir tôt laisse un héritage conséquent à la tante, la famille Romanoff qui se sent spoliée conteste le testament. Procès à n'en plus finir. Marie et les siens vivent ainsi dans l'attente des jugements qui les feront riches tout en lavant l'opprobre des milieux russes expatriés.

Après avoir donné à Marie un frère, Paul, sa mère déserte Gavronzy, en 1860, et retourne à Tchernakovka chez ses parents.

En 64 le groupe quitte la Russie pour se fixer, temporairement à Nice, après être passé par Vienne et l'Allemagne du sud.
Nous trouvons, au moment ou Marie commence son journal (1873) : Grand-papa et son domestique Tryphon (aurait-il inspiré Van Gogh ?!); "mes mères" c'est à dire Maman et Tante Nadine; le docteur Walitsky, incontournable commensal et filleul de Grand-papa; Oncle Georges; Marie soi-même, Paul et Dina dont la mère Domenica Issyewitch, née en 1830 et mariée en 50 avec Georges semble être disparue; Mlle Collignon leur "institutrice" qui semble quelque peu attachée à grand-papa ?; des domestiques dont Amalia, Chocolat un "Négrillon", et le chien Prater.

* Il ne s'agit pas d'un grade militaire, mais d'une présidence élective créée par Catherine II (en 1785). Le maréchal du district, nommé par la petite noblesse locale, préside les différentes assemblées et comités de son secteur, il est aussi l'interlocuteur et l'intermédiaire de l'administration impériale.
** Oui la Crimée est russe; la diplomatie occidentale, aveuglée, préférerait peut-être qu'elle retombât sous la férule de l'empire Ottoman. Mais nous nous égarons.

Journal t. 1

Journal t. 2

Catalogue des oeuvres

Les articles de Pauline Orell

Sa correspondance avec Maupassant

Retour

Cathédrale d'Amiens

La cathédrale romane est détruite par la foudre en 1218. En 1220 Robert de Luzarches débute la construction de la nouvelle cathédrale, gothique, qui sera la plus vaste de la chrétienté et abritera les reliques ramenées des croisades, en particulier la tête de Saint Jean le baptiste. Le dernier vitrail est posé en 1269, malgré 18 années d'interruption des travaux !
145 mètres de longueur, 69 mètres de large au transept, 42 mètres de hauteur intérieure, la flèche à 112 mètres, 7700 mètres carrés, près de 200 000 mètres cubes, c'est deux fois N.D. de Paris.

Retour

Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou

La construction fut décidée en 1812, par le tsar Alexandre Ier, en reconnaissance pour la victoire de Koutousov sur Napoléon et sa misérable retraite. L'empire européen, construit par nos armées, ne va pas tarder à se disloquer, l'empire russe quant à lui se soude après ce qu'ils nomment non la Campagne de Russie mais la Guerre Patriotique.
Il fallut 44 années, de 1839 à 1883, pour bâtir ce monument qui devint le siège du Patriarcat (le Saint-Siège de l'Orthodoxie par analogie avec Rome).
Le bolchévique Lazare Kaganovsky, proche de Staline, auteur de la famine, voulue, qui fit 5 millions de morts en Ukraine, fait dynamiter ce chef d'oeuvre* en 1931 (avec le salut amical de Le Corbusier) pour le remplacer par le Palais des Soviets, une pyramide de 400 mètres qui aurait supporté une statue colossale de Staline haute de 100 mètres. Ne doutons pas que, le knout aidant, ce qui aurait été la plus grande bâtisse jamais construite aurait vu le jour si la guerre n'avait fait avorter le projet. Une piscine ocupa le terrain.

Photographies
La 1ère cathédrale en 1903 et sa destruction en 1931

C'est Boris Eltsine, dont certaines mauvaises langues auraient pensé qu'il utiliserait la piscine comme réserve de vodka, qui signa le décret de la reconstruction; 4 années suffiront, un exploit surtout quand vous voyez la richesse du décor tant intérieur qu'extérieur.

Photographies
La reconstruction en 1995 et la cathédrale actuelle
Photographie

* Nous exagérons, évitons de verser dans le dithyrambe en disant que c'est tout aussi beau que le Sacré-Coeur à Montmartre.

Retour à Orth

Retour à Brioullov

Colza et Rutabaga

Les crucifères, non OGM, sont très demandeuses d'aventures génétiques. C'est ainsi que le colza est issu de l'hybridation spontanée d'un chou et d'une navette. Le rutabaga quant à lui provient de la même façon d'une liaison entre un navet et un chou; il faut reconnaître que c'était un chou frisé.
Cette propension à mener une vie de patachon incite nos agronomes à développer du colza "cleistogame", c'est à dire dont la fleur ne s'ouvre pas. Une telle plante est condamnée à l'autofécondation. Onan a été mis à l'index (si j'ose dire) pour moins que cela.

Retour

Du Contraste simultané des couleurs et de l'assortiment des objets colorés

Cette loi, exposée en 1839 par Michel-Eugène Chevreul (1786-1889), un chimiste français, à la belle longévité, qui eut le temps après avoir travaillé sur les acides gras et la saponification (c'est grâce à lui, mesdames que vous êtes passées de la chandelle à la bougie) de s'interroger sur le ressenti de la perception des couleurs. Il était alors Directeur de la Manufacture des Gobelins et voulait satisfaire les teinturiers.
Nous ne sommes pas ici dans la physique ni dans la nature chimique des pigments mais dans les variations de perception subjective de leurs teintes lorsque deux couleurs sont suffisamment proches l'une de l'autre.
- Deux couleurs paraissent plus différentes quand elles se voisinent que quand elles sont éloignées.
- Une teinte semble plus claire sur un fond sombre et vice versa.
- La proximité augmente également les différences de luminosité.
Plus généralement nous relevons davantage les différences des objets quand ils sont côte à côte.

Sur ces sujets nos connaissances ont évoluées lentement, Aristote professait déjà les trois primaires de la peinture : bleu, jaune, rouge en leur associant le noir et le blanc. Descartes propose dans la lumière un mélange de rayons colorés. Newton le suit en imaginant dans l'oeil des récepteurs spécifiques de ces rayons. Goethe (avec Assenphrats) spécifie les complémentaires. Delacroix puis les Impressionnistes enfourcheront ces nouvelles connaissances.
- Deux complémentaires proches l'une de l'autre renforcent leur luminosité, l'ensemble paraît donc plus clair, mais leur mélange sur la palette donne du gris, proche du blancs si elles sont moins saturées.
- Le pointillisme de Seurat et Signac, par la petitesse des taches colorées permet à l'oeil de faire le mélange des couleurs, celui de Delaunay qui use de touches plus larges renforce surtout la clarté, il faudrait plutôt parler de Luminisme si le terme n'était préempté par les belges.

Dans ce site vous avez une page consacrée à ces questions de physique de la vision : ici.

Georges Seurat
Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte 1884-86
Institut d'art de Chicago. Détail ci-dessous
Robert Delaunay
Portrait de Jean Metzinger 1906
Paul Signac
La bouée rouge 1895
©photo musée d'Orsay / rmn
Détail
Robert Delaunay
La fenêtre sur la ville n°3
1911-12, huile sur toile, 113,7 × 130,8 cm, New York Musée Solomon R. Guggenheim

Retour à Delacroix

Retour à Delaunay

Retour aux couleurs

Pointillisme

Cuve à Pastel

3,5 à 4 mètres de diamètre, plus de 2 mètres de profondeur, enfoncée dans le sol elle ne dépasse que de 1,20 à 1,4 mètre. Composée de douves de 15 centimètres de large pour 5,5 d'épaisseur. Le fond est carrelé avec joints de mortier mixte.

Retour

César et les Gaulois

De tous les habitants de la Bretagne, les plus civilisés, de beaucoup, sont ceux qui peuplent le Cantium, région tout entière maritime ; leurs mœurs ne diffèrent guère de celles des Gaulois. Ceux de l’intérieur, en général, ne sèment pas de blé ; ils vivent de lait et de viande, et sont vêtus de peaux. Mais c’est un usage commun à tous les Bretons de se teindre le corps au pastel, qui donne une couleur bleue, et cela rend leur aspect particulièrement terrible dans les combats. Ils portent de longues chevelures, et se rasent toutes les parties du corps à l’exception de la tête et de la lèvre supérieure. Leurs femmes sont en commun entre dix ou douze, particulièrement entre frères et entre pères et fils ; mais les enfants qui naissent de cette promiscuité sont réputés appartenir à celui qui a été le premier époux.

Jules César. Commentaires sur la Guerre des Gaules. Livre V, 14.

Le Cantium est devenu le Kent, les Cantiaci quoique Bretons était des Belges. Canterbury doit dériver de leur nom.

Retour

Craies

bleu

La craie de calcaire, CO3Ca, celle que vous utilisiez au tableau noir et qui est souvent remplacée par du plâtre n'a pas à être traitée ici; toutefois il faut dire que certains appellent "craies" les bâtonnets de pastel.

Ne parlons pas non plus de couture. Les tailleurs pour utiliser leurs craies ne sont pas nécessairement des pastellistes.

Il en est de même pour les joueurs de billard qui préparent leurs queues à la craie !

En revanche, la craie de trottoir, celle des artistes des rues, le "Street Art" pour faire branché, mérite une petite place, ici, en annexe. Il faut dire que le sujet a été choisi avec soin.

Photo
Art de rue
Les craies de
Julian Beever

— Non non, il n'y a pas de boite, ce n'est qu'un dessin !
— Et Beever, c'est lui ou son image ?
— Va savoir !

Retour

Evangéline

C'est François 1er qui missionne Jacques Cartier et sous Henri IV que Champlain commence son oeuvre colonisatrice. Au 17ème la Nouvelle France s'étend du Labrador à la Louisiane bloquant l'expansion vers l'ouest des treize colonies anglaises ; la lutte sera vive au sud des Grands Lacs jusqu'à la vallée de l'Ohio.
Au 19 ème, en 1847, Henry Wadsworth Longfellow, un lointain descendant des puritains du Mayflower, poète et écrivain populaire écrit Evangéline, un poème épique sur la déportation des acadiens qui, traduit par Pamphile Le May en 1865, devient une des sources, mythe mélodramatique fondateur, qui remue, soude et solidifie, la communauté acadienne. C'est ennuyeux de devoir en remercier un américain anglophone !
En 1971, la chanson Evangéline écrite par Michel Conte, installé au Québec, ravive l'émotion. Vous pouvez l'écouter chantée par Marie-Jo Thério en cliquant ICI. (le son a été capté sur YouTube)

Les paroles sont de Michel Seunes. (Disponibles sur Google)

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c'était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche
L'automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son des violons
Les filles et surtout les garçons
T'auraient dit que tu étais belle

Evangéline, Evangéline, mmm-mm

Mais les Anglais sont arrivés
Dans l'église, ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule. sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire

Evangéline, Evangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l'Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique
Même si ton cœur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour, il fleurissait
Dans le grand jardin du silence

Evangéline, Evangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime
Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que les épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage

Evangéline, Evangéline

Devant toi, était étendu
Sur un grabat, un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci

Evangéline, Evangéline

Il existe encore aujourd'hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu'à la plaine
Ton nom, c'est plus que l'Acadie
Plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom, c'est le nom de tous ceux
Qui, malgré qu'ils soient malheureux
Croient en l'amour et qui espèrent

Evangéline, Evangéline,
Evangéline, Evangéline.

Cartes

Retour (Séchez votre mouchoir)

La famille Escudier

Famille d'antiquaires parisiens étroitement mêlée, par les mariages de leurs filles, au monde de l'art, musique et peinture, des 19è et 20è siècles.
Antoine Escudier, originaire de Dienné dans le Cantal, probablement bronzier d'art, s'installe quai Voltaire, au 19-21, il est à l'origine de la fortune familiale.
Vont lui succéder son fils Jean, puis son petit-fils Etienne-Anne 1798-1864, et enfin l'arrière petit-fils Philippe (1827-1904) déjà peintre amateur, qui aura avec son épouse Caroline Gracien (1834-1924) 3 garçons :

et 3 filles :

Peinture
Albert Besnard, 1879~80, Madeleine Lerolle et sa fille Yvonne
Huile sur toile, 165 x 115,5 cm
Cleveland museum, Gift of Mr. and Mrs. Noah L. Butkin 1977.120
Peinture
Henri Fantin-Latour, 1882, Madeleine Lerolle
Exposé au salon de 1882
Huile sur toile, 108,2 x 78,9 cm
Cleveland museum, Purchase from the J. H. Wade Fund and the Fanny Tewksbury King Collection by exchange 1969.54
Peinture
Auguste Renoir, Yvonne et Christine Lerolle au piano, 1897
Huile sur toile, 73 x 92 cm, Paris, musée de l'Orangerie
© RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Franck Raux
Yvonne, 20ans, à gauche, christine, 18 ans à droite, Degas au mur.

Retour chez Besnard

Retour chez Lerolle

Garance, apéritif et tisanes

Vous pouvez savourer sans modération cet extrait du traité de matière médicale de Monsieur Pitton de Tournefort datant de 1717 livre I pages 378 à 380 (disponible sur google play).

La garence ou la rubia femable des Teinturiers du pinax de G. Bauhin a fes racines rampantes, tortueuses, caffantes, d'un goût un peu douçâtre d'abord, puis amer & acerbe. les plus anciennes de ces racines rouffiffent par dehors, & les nouvelles font rouges : les tiges en font farmenteuses, quadrangulaires, rudes, entrecoupées de genouils, aux noeuds defquels il fort des feuilles difpofées par étages, s'attachant par l'inégalité ou les crochets de leur poils,aux habits de ceux qui paffent contre-elles; leur couleur eft d'un verd obfcur, ayant plus de deux pouces de long fur un pouce de large; les fleurs fe voyent au haut de la plante, en grand nombre, mais ordinairement divifée en quatre parties, quelque foit en cinq, quoiqu'elles foient d'une seule piece, avec un calice double en façon de bourfe, où font contenus des tefticules, comme on l'obferve encore à la mercuriale; ce calice tefticulé fe change en deux bayes vertes au commencement, & noires enfuite, pleines de fuc, & groffies d'une femence faite en nombril.
Non feulement cette plante fe produit d'elle-même & pullule dans les pays un peu chauds; l'on a encore foin de la cultiver dans les campagnes, parce qu'elle fert extrémement dans les teintures. Elle provoque puiffamment les mois, & convient à toutes les maladies chroniques; or fa vertu dépend d'une abondance de foufre joint à un tartre; par l'analife chymique en tire beaucoup d'huile, de terre, & de phlegme acide, mais point du tout de fel volatil concret, ni d'efprit urineux, fi ce n'eft en tres petite quantité.
On a coutume d'en prefcrire les racines en poudre depuis deux fcrupules jufqu'à une ou deux dragmes, & en infufion jufqu'à demie once. Les Turcs l'appellent boya, c'eft-à-dire, baume par excellence.
Prenez racines de garence demi-once, infufez-la dans fix onces de vin blanc, & faites prendre la colature le lendemain matin. Ou
Prenez racines de garance & de patience une once de chaque, cuifez-les dans de l'eau de fontaine à la quantité de deux pintes pour en faire une ptifane. Ou
Prenez racine de garance fix dragmes, cuifez-les dans du bouillon de poulet, que vous pafferez pour ajoûter à la colature trois grains de fel de Mars. Ou
Prenez racines de garance & d'eryngium demi once de chaque, faites-les cuire légerement dans de l'eau de fontaine que vous réduirez à une livre, & diffolvez dans la colature un fcrupule de tartre chalybé foluble pour en compofer une potion que vous diviferez en deux dofes.
Les racines de garance font employées dans le fyrop aperitif cachectique de M. Daquin & dans le fyrop calybé aperitif cathartique du même Auteur.

Laiffé en l'état ce texte est très lifible mais vous devez avoir fcrupule à demander ce qu'eft une colature. En pharmacologie il f'agit d'une filtration & par extenfion de la liqueur filtrée elle-même.

L'actuelle liqueur de Dakin est un antiseptique, croyons qu'elle n'a rien à voir avec les sirops ci-dessus !

Retour

Glucobrassicine

La glucobrassicine est un glucosinolate sans effet notable sur l'organisme mais succeptible d'être transformé en isothiocyanate par une enzyme, la myrosinase, présente également chez les crucifères. Notre flore intestinale est également capable en absence de myrosinase de réaliser cette formation d'isothiocyanate.

Glucobrassicine + Myrosinase → indol-3-carbinol

Indol-3-carbinol se dégrade en 3,3-diindolylméthane

Indo-3-carbinol et 3,3-diindolylméthane sont in vitro et in vivo actifs sur les cellules cancéreuses.

Un autre glucosinolate présent chez les crucifères, la sinigrine est transformé par la myrosinase en allyle isothiocyanate, l'AITC qui possède les mêmes effets anticancéreux.

La myrosinase est considérée comme une défense que la plante met en place contre les herbivores. C'est la mastication qui met en contact la myrosinase et les glucosinolates.

Retour

Travaux du Dr O. Vivar

Portants sur les effets du 3,3'Diindolylmethane, un composant des crucifères, sur les cellules cancéreuses porteuses de récepteurs à hormones androgènes (cancer de la prostate) :

Selective activation of estrogen receptor-beta target genes by 3,3'-diindolylmethane.
3,3'-Diindolylmethane (DIM) is a natural compound found in cruciferous vegetables that has antiproliferative and estrogenic activity. However, it is not clear whether the estrogenic effects are mediated through estrogen receptor (ER)alpha, ERbeta, or both ER subtypes. We investigated whether DIM has ER subtype selectivity on gene transcription. DIM stimulated ERbeta but not ERalpha activation of an estrogen response element upstream of the luciferase reporter gene. DIM also selectively activated multiple endogenous genes through ERbeta. DIM did not bind to ERbeta, indicating that it activates genes by a ligand-independent mechanism. DIM causes ERbeta to bind regulatory elements and recruit the steroid receptor coactivator (SRC)-2 coactivator, which leads to the activation of ER target genes. Silencing of SRC-2 inhibited the activation of ER target genes, demonstrating that SRC-2 is required for transcriptional activation by DIM. Our results demonstrate that DIM is a new class of ERbeta-selective compounds, because it does not bind to ERbeta, but instead it selectively recruits ERbeta and coactivators to target genes.
Endocrinology. 2010

3,3'-Diindolylmethane induces a G(1) arrest in human prostate cancer cells irrespective of androgen receptor and p53 status.
3,3'-Diindolylmethane (DIM) is a potential chemopreventive phytochemical derived from Brassica vegetables. In this study we characterized the effect of DIM on cell cycle regulation in both androgen-dependent LNCaP and androgen receptor negative p53 mutant DU145 human prostate cancer cells. DIM had an anti-proliferative effect on both LNCaP and DU145 cells, as it significantly inhibited [3H]-thymidine incorporation. FACS analysis revealed a DIM-mediated G(1) cell cycle arrest. DIM strongly inhibited the expression of cdk2 and cdk4 protein and increased the expression of the cell cycle inhibitor p27(Kip1) protein in LNCaP and DU145 cells. Promoter deletion studies with p27(Kip1) reporter gene constructs showed that this DIM-mediated increase in p27(Kip1) was dependent on the Sp1 transcription factor. Moreover, using a dominant negative inhibitor of p38 MAPK, we showed that the induction of p27(Kip1) and subsequent G(1) arrest by DIM involve activation of the p38 MAPK pathway in the DU145 cells. Taken together, our results indicate that DIM is able to stop the cell cycle progression of human prostate cancer cells regardless of their androgen-dependence and p53 status, by differentially modulating cell cycle regulatory pathways. The Sp1 and p38 MAPK pathways mediate the DIM cell cycle regulatory effect in DU145 cells.
Biochem Pharmacol. 2009

Retour

Kermès

Le kermès, une cochenille, parasite d'un arbrisseau, le chêne Kermès, endémique sur le pourour méditerranéen, auquel il a fini par donner son nom. Broyée elle donne une teinture écarlate utilisée depuis le néolithique, aujourd'hui encore sa cousine mexicaine est à la base de l'E120, parfois hallal jamais casher, en tout cas pas végétarien. Il faut interdire à Monsieur Aymeric Caron le yaourt aux fraises !
A propos de cochenille et de nourriture : un tamaris que l'on trouve dans le Sinaï, le désert de Judée et en Arabie, le tamarix mannifera, est parasité par Trabutina mannipara. La sève, sucrée, libérée par la piqûre de l'insecte qui s'en nourrit, cristallise et tombe au sol "comme de la neige". Très appréciée des bédouins, c'est la manne biblique.

Kermès

Cochenilles
dactylopius coccus costa
Kermès vermilio

Formule

Acide carminique
tiré du kermès

Carmin, cramoisi, vermilion, vermeil, écarlate et bien sûr rouge cochenille, dérivent tous du kermès.

Retour

MacDonald Sisters

Si vous pensiez qu'il s'agissait d'un groupe de Jazz des années 50 vous avez perdu !
Ce sont quatre soeurs remarquables, par leurs ... mariages ! et leurs enfants.
Un géniteur, George Browne MacDonald 1805-1868, pasteur méthodiste, une famille de onze enfants dont sept filles. Le deuxième fils, Harry, fait partie du Birmingham Set, un groupe d'étudiants d'Oxford qui venaient de la King Edward's School à Birmingham avec parmi eux Burne-Jones et Morris; ils s'enthousiasment pour les écrits de Ruskin, nous sommes au milieu des années 50, visitent les églises et les lieux, en France et en Belgique, qui conservent les traces de leur passé médiéval. Ne cherchez pas plus avant, voilà la source des Arts & Crafts, de l'Art Nouveau, et des fréquentations d'Alice, Giorgiana, Agnès et Louisa.

Alice est la mère de Rudyard Kipling.

Giorgiana épouse Burne-Jones et quand elle le trompe c'est avec Morris.

Agnès, la plus jolie (parait-il), épouse Edward Poynter, peintre qui sera Président de l'Académie Royale.

Louisa épouse Alfred Baldwin, Maître de Forges, mére de Stanley Baldwin (1er ministre conservateur), grand-mère d'Oliver Baldwin (politicien socialiste) et d'Arthur Baldwin auteur des MacDonald Sisters en 1960.

Image

Retour

Madeleine Bernard et Gauguin

Liste des toiles, dans l'ordre d'apparition. (Peintre - Titre)

1863

La peinture bouillonne cette année-là. Deux ans plus tôt le Prix de Rome de Paysage Historique a été supprimé après avoir été attribué à P.A. Girard pour La Marche de Silène. Mais le paysage ne veut plus être historique, l'anecdote n'est plus le sujet, la technique académique se met au service du ressenti, de l'émotion, le sujet est devenu l'"effet". L'artiste se reconnaît à sa faculté de choisir un motif et s'apprécie à sa capacité de le transmettre. L'originalité se recherche fût-ce au prix du scabreux. Néanmoins le salon demeure incontournable. Le jury, nommé par l'académie n'évolue pas à ce rythme.
Il y a plus de cinq mille oeuvres à départager; deux mille sont retenues. Les auteurs protestent, les critiques vitupèrent, les camps s'agitent, certains prennent à témoin l'empereur soi-même. Brave homme celui-ci obtempère et offre un salon parallèle aux "refusés". Que d'émoi. Notons cette simple pensée, une évidence : tant qu'il y aura un enseignement il y aura des professeurs, un professeur génère des règles sinon il sème le n'importe quoi, tant qu'il y aura des règles il y aura des contestataires qui refuseront ces règles et des provocateurs qui feront semblant de s'insurger contre les contraintes.

Retour

Moutarde

La moutarde ou sanve ou seneve, du latin sinapis lui même issu du grec sinapi, et d'où vient bien sûr le sinapisme, n'est pas seulement le condiment que nous connaissons. Cette plante que l'on trouve tout l'été dans nos régions est entièrement commestible :

Moutarde

Retour

Démocrite et les Abdéritains

			DÉMOCRITE ET LES ABDÉRITAINS

	Que j'ai toujours haï les pensers du vulgaire !
	Qu'il me semble profane, injuste, et téméraire,
	Mettant de faux milieux entre la chose et lui,
	Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui !
	Le maître d'Épicure en fit l'apprentissage.
	Son pays le crut fou : Petits esprits ! mais quoi ?
			Aucun n'est prophète chez soi.
	Ces gens étaient les fous, Démocrite, le sage.
	L'erreur alla si loin qu'Abdère députa
			Vers Hippocrate, et l'invita
			Par lettres et par ambassade,
	A venir rétablir la raison du malade.
	Notre concitoyen, disaient-ils en pleurant,
	Perd l'esprit : la lecture a gâté Démocrite.
	Nous l'estimerions plus s'il était ignorant.
	Aucun nombre, dit-il, les mondes ne limite :
			Peut-être même ils sont remplis
			De Démocrites infinis. 
	Non content de ce songe, il y joint les atomes,
	Enfants d'un cerveau creux, invisibles fantômes ;
	Et, mesurant les cieux sans bouger d'ici-bas,
	Il connaît l'univers, et ne se connaît pas.
	Un temps fut qu'il savait accorder les débats :
			Maintenant il parle à lui-même.
	Venez, divin mortel ; sa folie est extrême. 
	Hippocrate n'eut pas trop de foi pour ces gens ;
	Cependant il partit. Et voyez, je vous prie,
			Quelles rencontres dans la vie
	Le sort cause ; Hippocrate arriva dans le temps
	Que celui qu'on disait n'avoir raison ni sens
			Cherchait dans l'homme et dans la bête
	Quel siège a la raison, soit le cœur, soit la tête.
	Sous un ombrage épais, assis près d'un ruisseau,
			Les labyrinthes d'un cerveau
	L'occupaient. Il avait à ses pieds maint volume,
	Et ne vit presque pas son ami s'avancer,
			Attaché selon sa coutume.
	Leur compliment fut court, ainsi qu'on peut penser.
	Le sage est ménager du temps et des paroles.
	Ayant donc mis à part les entretiens frivoles,
	Et beaucoup raisonné sur l'homme et sur l'esprit,
			Ils tombèrent sur la morale.
			Il n'est pas besoin que j'étale
			Tout ce que l'un et l'autre dit.
			Le récit précédent suffit
	Pour montrer que le peuple est juge récusable.
			En quel sens est donc véritable
			Ce que j'ai lu dans certain lieu,
			Que sa voix est la voix de Dieu ?

					Jean de La Fontaine
						
	Fables, deuxième recueil : livres VII, VIII
	Claude Barbin et Denys Thierry, 1678, 3. (p. 209-213)
	

Retour

Pastels plaintifs

Même les plus grands peuvent manier des lieux-communs !

... Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Bouchers,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché. ...

    Charles Baudelaire. Spleen

Retour

Carbonari (Ventes)

Au Moyen Age, les métiers se constituent en Compagnonnages qui sont à la fois centres de formation, amicales, syndicats, fraternités, détenteurs d'un vieux savoir et dont l'ésotérisme chrétien répond aux aspirations spirituelles des membres. Le secret est de mise, aujourd'hui encore il est des chantiers où le Compagnon attendra d'être seul, à l'heure du déjeuner ou le week-end, pour effectuer des travaux, des tracés ou des mises en place qu'il n'entend pas divulguer.
Image Parmi ces sociétés compagnonniques les plus à l'écart sont les Charbonniers qui, vivant dans les forêts, abattent le bois, maîtrisent et étouffent sa combustion pour en faire le charbon de bois indispensable aux Métiers du fer et de l'acier,
Et, bien sûr, avec le bois de fusain ou plus souvent du saule, obtenir le Fusain des dessinateurs et des pastellistes.
La Charbonnerie, d'abord née dans le Jura, essaime ses "Ventes" (ainsi se nomment les Fraternités locales) partout en Europe et en particulier en Italie où les Carbonari joueront un rôle éminent au 19è siècle dans la réalisation de l'Unité Italienne.
La sottise vaticane, de mise en toute circonstance, les poursuit de sa vindicte, qui nous fait sourire aujourd'hui mais qui alors, outre l'horreur supposée de l'excommunication n'hésitait pas à pendre ou brûler les opposants volontiers qualifiés de démoniaques. Il en est ainsi des Carbonari qui par ailleurs reçoivent le soutien d'une Angleterre toujours à l'affût de ce qui peut affaiblir un pays européen et l'Eglise.

Retour à Rossetti

Principaux mouvements artistiques proprement russes

Les peintres russes vont s'employer à développer un art autonome, indépendant des mouvements occidentaux, qu'ils connaissent pour en être issus, pour exalter les caractères russes et populaires. Leur réussite va beaucoup contribuer à enraciner et amalgamer le peuple russe.

Ecole Stroganoff XVIIè
Peintres d'icônes dont Procope Tchirine et Sila Savine .
Ecole Venetsianov
Alexeï Venetsianov (1780-1847) a prôné paysages et scènes de genre proches de la paysannerie. Citons Nikifore Krylov (1802—1831) et Alekseï Tyranov(1808—1859)
Artel des artistes
Voir l'article ci-dessus.
Ambulants
Idem.
Ceux d'Abramtsevo
Abramtsevo est un domaine au nord de Moscou où se retrouvaient, au XIXè, des artistes partisans d'un art slavophile et qui réunit des écrivains comme Gogol, Fédor Chaliapine, des peintres dont Ilia Répine, Isaac Levitan, Elena et Vassili Polenov, Valentin Serov, Mikhaïl Vroubel, Viktor Vasnetsov, Mikhaïl Nesterov, Constantin Korovine, Mark Antokolski...
Symbolisme russe
Le Symbolisme russe, concomitant au notre, fut plus puissant, plus profond et plus durable. Plus unificateur aussi, avec sa théoricienne Zinaïda Hippius, un aquarelliste comme Alexandre Benois qui fut surtout décorateur et directeur d'opéra, l'impact de Diaguilev et de Stravinski, et les peintres Mikhaïl Vroubel, Victor Borissov-Moussatov, Pavel Kouznetsov, Nicolas Millioti ... tous s'englobant dans leur fond romantique naturel.
Tableau
Rayonnisme
Nathalie Gontcharoff (1881-1962) et Michel Larionov (1881-1964) partis d'un art infantilo-primitif marchèrent vers l'abstraction en développant ce qu'ils appelèrent le Rayonnisme, variété russe du Futurisme italien, qui prétend restituer la vibration énergétique et radioactive de la matière.

Retour

Suprématisme
Pensez au Carré noir sur fond blanc de Malévitch et oubliez-le !
Constructivisme russe
Avatar d'avant-garde du précédent, évoquons les jolies, fines et délicates constructions soviétiques.
Avant-garde russe
Terme générique pouvant se substituer aux précédents permettant ainsi d'élargir le vocabulaire du pédant.
Réalisme socialiste soviétique
Voir ci-dessus. Vous pouvez aussi parler de la gloire du prolétariat (qui n'en peut mais).
Art non-conformiste soviétique
Des déviants comme vous pouvez en trouver à Sausalito ou à Katmandou.
Conceptualisme moscovite
Depuis Duchamp certains s'emploient à remplacer l'Art par l'idée de l'art, l'oeuvre par l'idée de l'oeuvre et le monde par rien.
Sots Art
Il ringardise Basquiat.
Zaoum
Réservé aux illettrés, est à la pensée ce que le non-figuratif est à la peinture.

Merci à Wikipedia auquel nous pouvons cependant reprocher de contribuer à la dissémination de la sottise.

Retour

Retour à Brioullov

Salons et Expositions

Les salons sont des expositions régulières, périodiques.
La première exposition, documentée, semble être celle de 1667, à l'initiative de la toute jeune Académie Royale de Peinture et Sculpture. Bisannuels au début, les salons s'ouvrent le jour de la Saint-Louis, libres et gratuits ils se tiennent au Palais-royal puis au Louvre dans la Grande-Galerie et enfin dans le salon Carré (d'où le terme "salon").

Les dates :
-- 1667, 69, 71, 73, 75
-- 1699
-- 1704, 06,
-- 1725...
-- annuel de 1737 à 1748 (sauf 1744)
-- bisannuel de nouveau jusqu'en 71

220 oeuvres en 1763, plus de 800 en 1771.

L'Académie de Saint-Luc pour sa part va tenir Salon à partir de 1751 (auparavant, pour la Fête-Dieu, place Dauphine, une exposition de la jeunesse accueillait quelque peintres débutants). Après la dissolution des corporations une tentative aura lieu : exposition du Colisée, puis Salon de la Correspondance de 78 à 87.

Après la révolution le Salon devient accessible à tous, au 19è siècle il va donner naissance à la notion d'"Académisme". Les déviants créeront le Salon des refusés en 1863. A partir de 74 les Impressionnistes exposent chez Nadar, en 84 Salon des Artistes Indépendants, 1903 Salon d'Automne, 1923 Salon des Tuileries, 1945 Salon de mai ...

Retour

Stella en prison

D'abord le tableau de Granet puis le texte de Félibien expliquant comment Jacques Stella se retrouve en prison à Rome et ce qu'il y fait.

Photographies
François Marius Granet, Stella en prison (1810), Musée Pouchkine, Moscou

"... Enfin, s’étant acquis beaucoup de réputation, & ayant fait des tableaux qui furent portés en Espagne, le Roi Catholique les ayant vus, lui fit demander s’il vouloit travailler pour lui; à quoi il s’étoit résolu. Mais étant sur son départ, il lui arriva une affaire fâcheuse, & qui auroit pu le perdre, si son innocence n’avoit prévalu sur la malice & le crédit de ses ennemis appuyés des personnes très-puissantes. Car bien que le sujet qu'on prenoit pour lui faire injure, ne fût pas considérable, le désir toutefois de se venger les poussoit à se servir de toute sorte de moyens pour satisfaire leur passion. Le long séjour qu'il avait fait à Rome, lui ayant acquis beaucoup d'estime, il fut élû Chef du quartier de Campo Marzo, où il avoit long-tems demeuré. Ce sont les Chefs des quartiers qui prennent le soin de faire fermer les portes de la ville à l'heure ordonnée, & garder eux-mêmes les Clefs. Ayant un jour fait fermer la porte del Popolo, quelques particuliers voulurent la faire ouvrir à une heure indûë ; ce que n'ayant pas voulu leur accorder, ils résolurent de s'en venger, & pour cela gagnerent certaines gens qui surent rendre de faux témoignages contre Stella qu'on arrêta aussi-tôt avec son frère & ses domestiques.
Le crime qu’on lui imposoit, étoit d’entretenir dans une famille quelques amourettes ; cependant son innocence ayant été bientôt reconnue, il sortit avec honneur d’une si fâcheuse affaire, & les accusateurs furent publiquement fouétez par les rues. Pendant le peu de tems qu’il fut en prison, il fit, pour se desennuyer, avec un charbon, & contre le mur d’une chambre, l’Image de la Vierge tenant son fils, laquelle fut trouvée si belle que le Cardinal François Barberin alla exprès la voir. Il n’y a pas longtemps qu’elle étoit encore dans le même lieu, & une lampe allumée au-devant : les prisonniers y vont faire leurs prières.
Stella demeura encore six mois dans Rome, d’où il partit en 1634 à la suite du Maréchal de Crequi, lequel revenoit de son Ambassade, & passa par Venise & par toutes les principales villes d’Italie. Stella s’arrêta à Milan où il fut saluër le Cardinal Albornos qui en étoit Gouverneur, & duquel il étoit connu. Ce Cardinal tâcha de l’arrêter, lui offrant la direction de l’Académie de Peinture fondée par S. Charles, mais il le remercia ; & lorsqu’il prit congé de son Eminence, il reçût d’elle une chaîne d’or....”

Félibien, André, 1619-1695     
Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes (p. 408-410)
1725, Bibliothèque municipale de Lyon

Retour à Stella

Retour à Granet

13 nuances de bleu

Du plus foncé au plus clair :

Nuances

Retour

Urine

Une des activités des teinturiers consistait à recueillir les urines dans les communes environnantes. Au 17è siècle on importait de l'urine d'Espagne, très réputée pour blanchir les dents !

Il est à noter que l'urine putréfiée, comme le son ou la garance, transforme l'indigo bleu insoluble dans l'eau en indigo blanc soluble. Tout le mystère de la cuve de pastel est là.

Retour

Verre

Le verre est connu depuis la plus haute antiquité, un peu oublié au moyen-âge il redevient d'actualité au 15ème siècle. Les vénitiens à Murano mettent au point le cristal et le verre incolore.
Le pastel, protégé sous-verre, en avait besoin. La Carriera n'est pas vénitienne pour rien, sa soeur Giovanna, l'épouse de Pellegrini, était d'ailleurs son encadreuse.
Chez nous, Colbert fonde (normal pour une verrerie !) en 1665 la Manufacture royale de glaces de miroir, qui deviendra Saint-Gobain, la galerie des glaces à Versailles peut s'éclairer.
La famille de Nehou invente en 1691 la technique de fabrication du verre blanc par coulage. En 1693 le sieur de Nehou acquiert Saint-Gobain. La voie est libre pour l'expansion du pastel au 18è.

Retour

↑ Haut de page ↑