Consulat 1804 1er Empire 1814 Louis XVIII 1815 Cent-Jours 1815 Louis XVIII 1824 Charles X 1830 Louis-Philippe 1848 2è République 1852 Second Empire 1871 3è République
Nous allons consacrer ces deux dernières pages "fourre-tout" aux Barbizon, Pont-Aven,
post-impressionnistes . . ., sans hésiter à déborder sur le vingtième siècle.
Le développement du réseau ferré est à prendre en compte dans l'éclosion des nouvelles écoles. Par le train,
Melun est à moins d'une heure de Paris, quelques kilomètres plus loin se trouve la lisière de la forêt de Fontainebleau,
et Barbizon; de même la ligne de Brest conduira à Pont-Aven ou à Concarneau.
En réaction au Romantisme qui idéalise va naître un désir de retour au concret, peindre ce que l'on voit, en
attendant les temps modernes pour peindre ce que l'on pense.
Réaliste, à Barbizon dès 1849, Millet est un genre à lui seul. A côté des Angélus, Semeur ou
Glaneuses il produit aussi de grands pastels :
Jean-François Millet
Bergère et son troupeau 1862-63
Pastel et pierre noire, 36,4 x 47,5 cm The J. Paul Getty Museum, Los Angeles
Jean-François Millet
Primevères
Pastel sur papier brun, 40,3 x 47,9 cm Boston, Gift of Quincy Adams Shaw through Quincy Adams Shaw, Jr., and Mrs. Marian Shaw Haughton
Léon Lhermitte 1844-1925
Naturaliste, le peintre de la vie champêtre. Formidable dessinateur et graveur hors-pairs, pastelliste
intéressant, il peint ce qu'il voit et il voit juste.
Une descendance illustre, fils Jean neuro-psy, petit-fils François patron de neurologie, arrière-petit-fils Thierry "c'est ç'la oui".
Léon Lhermitte
Meules de foin
1921, Pastel sur papier 32,5 x 46 cm Collection particulière
Léon Lhermitte
Moisson, les lieuses de gerbes
Pastel, Petit Palais / Roger Violet
Vous avez noté que Lhermitte utilise des crayons de couleur pour accentuer les détails de ses pastels.
Van Gogh était très admiratif des oeuvres de Lhermitte, il ambitionnait devenir, lui aussi, un peintre de la vie paysanne;
il a demandé à plusieurs reprises, à son frère Théo, de lui envoyer des reproductions de tableaux de Lhermitte.
Henri Gervex 1852-1929
Une formation solide aux Beaux Arts, des fréquentations Impressionnistes et des nus scandaleux, enfin
reconnu avec des commandes d'Etat. Pastelliste classé Naturaliste.
Gervex, en 1918, succède à Besnard comme Président de la Société des Pastelliste qui ne survivra pas à sa mort en 29.
Aristocrate contrefait, syphilitique, alcoolique mais grand travailleur, il fréquente le bordel de la
rue des Moulins et se plaît à peindre ces femmes sans grâce.
Peintre talentueux il est aussi affichiste.
Henri de Toulouse-Lautrec
Portrait de Vincent van Gogh
1887, coloured chalk on cardboard, 57 x 46 cm Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)
Leur amitié s'est forgée lors de leurs débuts à l'Atelier Cormon en 86.
Henri de Toulouse-Lautrec
Salon rue des Moulins
1894, Pastel Albi, musée Toulouse-Lautrec
Henri de Toulouse-Lautrec
Deux filles
1890, Pastel
Henri de Toulouse-Lautrec
Jane Avril à l'entrée du Moulin-Rouge, enfilant ses gants
Soeur de Sophie Croizette, l'actrice admirée par Sarah Bernardt, épouse de Charles Durant
dit Carolus-Duran (1837-1917), l'immense portraitiste qui ne toucha pas au pastel, dont elle est
La Dame au gant (1869) et à laquelle il donna Le Baiser (1868). Leur fille Marie-Anne épousera
Georges Feydeau. Paul Helleu et John Singer Sargent furent, entre autres, élèves du Maître qui faisait école,
gratuite, Bd du Montparnasse.
Carolus-Duran est un académicien ouvert, ami de Manet et de Fantin-Latour, son excellence le dispensant des
aventures picturales de son temps; sa vanité aussi. Mais revenons à Pauline, pastelliste, pour voir ce portrait
joliment réalisé où vous apprécierez le travail de la dentelle.
Pauline Croizette
Portrait de Marguerite de Saint-Marceaux
1882, Pastel sur papier, 62 x 50 cm Musée de Louvier
Marguerite est l'épouse de René de Saint-Marceaux, sculpteur, envié par Rodin, auteur du monument à Dumas-fils place du Gal Catroux (Malesherbes-Villiers-Legendre).
Elle tenait salon musical au 100 Bd Malesherbes qui fut peuplé par Fauré, Debussy, Ravel... Un salon très couru, un rien snob, où Proust ne fut pas admis mais qu'il prit pour modèle de celui de Mme Verdurin (avec celui de Madeleine Lemaire dont il était un familier et où Montesquiou s'ennuyait !). Amis proustiens les Mémoires de Marguerite de Saint-Marceaux sont à lire, elles couvrent les années 1894-1927 (chez Fayard en 2007).
Les Fantin Latour
Vaste chapitre qui pourrait ouvrir sur les Kourakines dont l'un des princes fut peintre, passer par Mme Vigée et par Wistler, côtoyer la révolution impressionniste sans en être et finir dans un monde symboliste après avoir vécu de bouquets et de liseuses avec au centre une interrogation sur la non-communication et la schizophrénie. Voyons le père, le fils et la belle-fille.
Théodore Fantin Latour 1805-1872
Né à Metz, formation classique à Grenoble par un élève de David, carrière à Paris. Théodore un siècle après l'envolée du pastel est un pur portraitiste-pastelliste, à l'ancienne, époux d'une fille (adoptive) de comtesse russe et père d'Henri, il n'est pas impossible que certains pastels anonymes classés "du 18ème" soient, par lui, du 19ème.
Théodore Fantin Latour
Jeune fille en habit médiéval
Pastel, 80 x 62 cm
Théodore Fantin Latour
Portrait de femme au bouquet
Pastel, 64 x 53,5 cm Vente sur Auction
Les bouquets qui constitueront une part importante, et rémunératrice, de l'oeuvre de son fils.
Henri Fantin Latour 1836-1904
Fils aîné du précédent il a deux sœurs Marie et Nathalie (1838-1903 qui va être internée à Charenton dès 1859). Immensément doué, opiniâtre responsable il développe deux peintures différentes : l'une faite de natures mortes d'une vérité éclatante, un des sommets du genre, l'autre, onirique, sorte de pensée qui s'impose sur la toile dans un halo traversé de lumière impromptue, comme une plongée dans un inconscient non-encore défini par le duo Freud-Jung. Entre ces deux extrêmes Fantin propose des portraits et des groupes figurant des personnages absents, dépourvus d'émotions et de sentiments, refermés sur eux-mêmes ou plongés dans une lecture qui les isole et du peintre et de l'amateur.
Henri Fantin Latour
Deux natures mortes de bouquets (Huile/toile, pas de pastels)
à gche Fleurs, 1872, 31,5 x 24, Louvre rmn
à drte Narcisses et tulipes, 1862, 46 x 38,5, Orsay rmn Gérard Blot
L'aspect "crucifix" ne vous échapera pas, son oncle Henri-Balthazar (frère de son père) est jésuite.
Henri Fantin Latour
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La leçon de dessin dans l'atelier
1879, Crayon, fusain et estompe sur papier chamois, mise au carreau, 35,8 x 41,5 cm RMN Orsay Thierry Le Mage
1879, Huile sur toile, 145 x 170 cm, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Henri Fantin Latour
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Les brodeuses
Gouache aquarelle pastel crayon noir sur papier gris, vernis, 14,7 x 21,5 cm Paris musée d'Orsay, rmn
Les deux soeurs Nathalie à G. Marie à D.
1859, Huile sur toile, UMSL-University of Missouri-St-Louis.
Henri Fantin Latour
Les filles du Rhin
1876, Pastel et fusain sur papier, 52,9 x 35,2 cm Musée d'Orsay, rmn, Patrice Schmidt
Fantin vivait intensément la musique, particulièrement celles de Wagner - il était à l'inauguration du Festspielhaus à Bayreuth - et de Berlioz ; musiques qu'il a illustrées comme ici ou qui l'ont inspiré.
Henri Fantin Latour
La nuit
1895 (salon), Pastel sur toile, 84 x 66 cm Vente chez Bonhams
Henri Fantin Latour
Jeune femme à l’éventail (étude Mlle Charlotte Dubourg)
1882, Pastel sur toile, 57,5 x 46 cm The Netherlands,Kröller-Müller Museum
Après cet aperçu sur son oeuvre ouvrons un autre regard sur sa formation et sa biographie : formé très jeune au dessin par son père puis, plus globalement par Lecoq de Boisbaudran qui professait l'"Éducation de la mémoire pittoresque", selon laquelle il s'agit de mémoriser le sujet puis de le dessiner, et le peindre, à l'atelier. Entré aux Beaux arts (avec Degas) il en sortit (ou s'en fit sortir) après quelques mois et poursuivit en copiant, tant et plus, au Louvre tout en s'exersant régulièrement chez Lecoq. Un parcours qui lui fit rencontrer Manet, les soeurs Morisot, Wisler, Bazille... et fréquenter les préimpressionnistes du café Guerbois et celle qu'il épousera après de longues fiançailles : Victoria Dubourg. Wisler l'introduit en Angleterre qui devient le débouché de sa production de natures mortes (des fleurs) dont il vit et où il apprend la technique de la lithographie. Il refuse d'exposer en 74 chez Nadar et ne sera jamais impressionniste. Comme Manet sa manière reste traditionnelle, pas de clair sur clair; pas non plus de peinture en extérieur. Après son mariage avec Victoria ses relations avec les autres peintres se raréfient, il se consacre à sa double famille, dessine, grave et peint dans son petit atelier.
Voyez ces deux fragments de courrier de Berthe à Edma Morisot à l'occasion du salon de 69 :
« J'ai vu ton ami Fantin qui s'est informé de tes nouvelles ; il est devenu plus méchant et plus laid que jamais. En l'écoutant dénigrer chacun je pensais à ce que M. Degas dit, et je trouvais qu'il n'a pas tort de prétendre qu'il devient aussi aigre qu'une vieille fille.» ....
« L'ami Fantin fait une assez triste figure avec une petite toile insignifiante, placée à des hauteurs incroyables. Je l'ai rencontré, il a disparu avant que je n'aie pu lui dire un mot de son exposition, je ne sais s'il me fuyait moi particulièrement, ou s'il avait conscience du peu de valeur de son œuvre. Je crois décidément que l'abus du Louvre et de la société de Mlle Dubourg ne lui portent pas bonheur.»
Victoria Dubourg 1840-1926
Edgar Degas
Portrait de Victoria Dubourg
1868-69, Huile sur toile, 81,3 x 64,8 cm Musée d'art de Toledo, domaine public.
Voilà qui change Degas des danseuses toujours coquettes (et du pastel !).
En 1876 Henri n'épouse pas que Victoria, c'est avec toute la famille Dubourg qu'il fusionne.
Henri Fantin Latour
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Etude pour Charlotte Dubourg / La famille Dubourg
1878, Huile sur toile, 146,5 x 170,5 cm, Musée d'Orsay
Il y a deux filles dans cette famille: Victoria qu'il épouse et Charlotte (1850-1821) de dix ans sa cadette, qu'il a beaucoup croquée; dans l'autisme généralisé qui semble frapper ceux que peint Fantin elle est la seule qui, le regard droit, soit présente mais toujours prête à partir - et colorée -.
Ce sont des normands qui ont vécu en Allemagne, Charlotte est Professeur d'Allemand, musiciens et cultivés, traditionnalistes à l'excès. Victoria, peintre talentueuse, va pleinement participer aux natures mortes de son mari. Elle n'use que rarement du pastel. Voyons deux huiles qui démontrent son savoir-faire.
Victoria Dubourg
Portrait de Mlle Charlotte Dubourg
1870, Huile sur toile, 83 x 69 cm Musée de Grenoble J.L. Lacroix.
Belle maîtrise mais le réalisme après eux sera dédaigné.
Albert Besnard 1849-1934
D'une famille de peintres et de sculpteur, formation traditionnelle, Grand-prix de Rome, obsèques nationales.
Plafond de la Comédie Française, coupole du Petit Palais . . .
En 1835, une section dédiée aux dessins fut créée au Salon, en 1888 Roger Ballu crée la Société de Pastellistes français, en 1913
c'est Besnard qui en assure la présidence, pendant 5 ans, il est ensuite directeur de la Villa Médicis à Rome, puis celui de l'Ecole
des Beaux Arts en 22.
Il est à la source du renouveau du pastel, voyez plutôt :
Notez que chez Besnard les baigneuses se baignent !
Il s'agit de Madeleine Escudier (1856-1937, l'épouse d'Henri Lerolle, que Besnard a aussi représentée avec sa fille Yvonne (Cleveland Museum of Arts) et dont le portrait par Fantin-Latour est également à Cleveland.
Aller les voir.
Jules Maciet, collectionneur compulsif, est un des plus grands donateurs de nos musées.
Albert Besnard
Le Châle rouge
Vers 1920, Pastel sur carton, 60 x 49 cm Collection particulière
Alors ? Au Panthéon Besnard ?
Ajoutons qu'il épouse, en 79, Charlotte Dubray (1854-1931), sculpteur, fille du sculpteur Vital-Dubray, qui fit une jolie carrière. Ils eurent trois fils et une fille.
Voyez ce portrait de famille en notant l'analogie avec celui de Chase que vous trouverez plus loin.
Robert Besnard (1881-1914) le fils aîné, fut un peintre et graveur prometteur mais il va trouver la mort au début de la guerre. Il avait épousé Lita de la Montagnie, peintre elle aussi (ci-desous). Ils eurent le temps d'avoir 3 filles : Françoise qui épousa Jean Luchaire (fusillé en 46), Nelly et Edith qui épousera Henri Filipacchi rédacteur de la Liste Otto mais aussi grand éditeur (La Pléiade et Livre de Poche), et père de Daniel Filipacchi.
Lita Besnard 1879-1949
Son père est américain (avec des origines françaises) mais elle est née en France (à Boulogne), vous avez compris qu'elle est mère de famille et veuve de guerre, elle fut aussi candidate militante à la Ligue française pour le droit des femmes au côté de Maria Vérone (1924) dont l'époux pamphlétaire Georges Lhermitte (1867-1943) était aussi antimilitariste et anticlérical. Elle poursuivit une honorable carrière de portraitiste et d'illustratrice.
Lita Besnard
Jeune femme en tenue d'intérieur
Pastel, 48,5 x 60 cm Collection particulière, Drouot
François Thévenot 1856_1943
Ce pastel de facture léchée révèle un peintre de formation classique, un portraitiste
probablement professionnel. Découvert un jour dans les réserves il est signé-daté d'un auteur dont les musées
et les spécialistes ne semblent pas savoir grand chose : il serait né à Paris. Point.
François Thévenot
Portrait d'un écclésiastique
1897, Pastel sur toile, 61,5 x 51 cm musée d'Orsay
Alors que fait-il ici ? Eh bien il nous permet d'illustrer une révélation renversante :
A l'exposition universelle de 1889 à Paris, outre la Tour-Eiffel, le visiteur attentif, s'il n'avait
pas encore accès à ce site, pouvait néanmoins trouver le Pavillon des Pastellistes !
Les exposants étaient ceux que vous connaissez déjà ou que vous découvrirez bientôt : Gervex, Puvis, le couple
Cazin, Lhermitte, Blanche, Helleu, Lévy, Duez, J.-L. Brown, Heilbuth, Besnard... et... et Thévenot ! Voir le Pavillon.
Emile Lévy 1826-1890
Beaux-Arts, 3è prix de Rome, Villa Médicis, peintre à tout faire : Histoire, Genre, Portraits, Huile et Pastel, très talentueux mais sans grande personnalité. Néo-classique il fait partie des fondateurs de la Société des Pastellistes.
Emile Lévy
Madame Jose-Maria de Heredia
1885, Pastel, 60 x 40 cm musée d'Orsay
Louise Despaigne (1848-1928), espagnolo-cubaine comme de Heredia qu'elle épouse en 67. Ils eurent trois filles Hélène, Marie et Louise qui toutes trois épousèrent des hommes de lettres : Maurice Maindron puis René Doumic (directeur de la Revue des 2 Mondes) pour Hélène, Henri de Régnier pour Marie et Pierre Louÿs pour Louise (et Marie, avec modération!) puis Gilbert des Voisins toujours pour Louise.
Céline Joséphine Lévy, épouse de l'artiste, née Bidard de la Noë.
Ernest-Ange Duez 1843-1896
Parisien expatrié sur la côte normande à Villerville, venu tard à la peinture, formé chez Carolus-Duran, pastelliste réputé mais dont les oeuvres au pastel ne figurent pas au répertoire de nos musées.
Paysagiste de marine à tendance naturaliste mais aussi portraitiste et illustrateur (relisez les Travailleurs de la mer). Mort à bicyclette, comme Jean-Edern, méfiez-vous du Vélib' !
Né allemand, destiné à être rabbin, français en 69, légion d'Honneur. Un peintre délicat,
ami de Charles Gleyre et admiré par Van Gogh
Ferdinand Heilbuth
La lettre
Pastel, 78,8 x 62,8 cm Collection particulière, source Christie's
Anders Zorn 1860-1920
LE peintre suèdois, aquarelliste surdoué qui va toucher à tout : sculpture, gravure, photographie. Elevé à la campagne par des femmes, il n'a pas connu son père (allemand), il multiplie les nus féminins et les paisibles paysages.Vingt années de séjours parisiens (bd de Clichy) lui valent l'admiration de ses pairs et la légion d'honneur.
Peu pastelliste mais commençons par une aquarelle.
Anders Zorn
En deuil
Aquarelle, 42 x 31 cm Musée National de Stockholm
Postimpressionniste, une carrière internationale de portraitiste, Londres, New York et Washington..
Anders Zorn
Son épouse - Emma Zorn
Pastel Musée National de Stockholm*
nb*. Plus l'argent envahi internet et plus les oeuvres y sont "protégées". Ainsi le musée de Stockholm cache ce pastel sur son site ; l'exclusivité est réservée, semble-t-il, aux professionnels de la vente de copies. L'image ci-dessus est une copie de copie !
Marie Bashkirtseff 1858-1884
Une étoile filante ukrainienne, morte jeune et jolie, c'est elle qui le dit. Féministe (sous le
pseudonyme de Pauline Orrel : ICI) et intelligente (elle le dit aussi mais là c'est vrai!), son journal -à lire dans les annexes- décrit son ambition et ses rêves de gloire. Ses sculptures et ses peintures, peu nombreuses, laissent entrevoir un talent qui aurait pu générer une oeuvre.
Son histoire familiale nous a donné Le roman de Marie Bashkirtseff (par Raoul Mille chez Albin Michel), vous
trouverez en annexe un article sur la famille.
Ce portrait au pastel a obtenu une mention "Honorable" au salon de 83. Dina Babanine est la cousine de Marie, la fille d'oncle Georges. Deux mots pour les lecteurs du journal : Dina est le diminutif de Domenica Yegorovna, elle a épousé, en 86, le comte Alexandre de Toulouse-Lautrec, veuf et père de six enfants; veuve en 94 elle est morte à Nice, où elle tenait salon, en 1914; un destin pour lequel Marie aurait signé des deux mains.
Son Journal, qui l'a fait connaître, est disponible en PDF, pour le tome 1
ICI.
Il s'agit de la version "allégée", du 20è siècle; Marie, diariste prolixe, et profuse, a produit près de
vingt-mille pages qui sont toujours en cours d'édition.
Nous y relevons entre autres ce bref passage, page 93, lors de l'audience papale :
"– Russes ? Alors de Pétersbourg?" (C'est le pape qui interroge)
"– Non, Saint-Père, dit maman, de la Petite-Russie."
En un siècle l'Ukraine aura fait un singulier parcours dans les chancelleries occidentales, il faut dire que
l'oncle Sam a besoin de s'inventer un ennemi pour affirmer son indépendance, mais aussi, par atavisme britannique, pour tenter d'affaiblir l'Europe ?
Le tome 2 vous offre la possibilité de faire connaissance avec l'académie Julian où Marie va se former drivée par Tony Robert-Fleury. Lisez-le
ICI.
Marie reconnaît elle-même être plus spontanément douée pour le dessin (nous vous proposons un florilège d'études ci-dessous) que pour la peinture, mais selon nous son problème n'est pas une question de don pour la peinture qu'elle va maîtriser rapidement, mais plutôt d'être intellectuelle et non artiste, de peindre l'idée sans préférer le beau. Ce n'est pas une esthète.
A propos de l'Argentine il semblerait qu'il s'agisse d'un dessin d'après une photographie d'un tableau à l'huile (disparu ?) qui aurait appartenu à Annibal Ponce un psychologue argentin.
Louise Breslau 1856-1827
Bavaroise de naissance, suissesse de nationalité, française d'adoption, rivale de Marie Bashkirtseff
à l'académie Julian ou elle rencontre Madeleine Zillhardt qui ne la quittera plus, première étrangère à recevoir la
Légion d'Honneur, portraitiste renommée, appréciée par Degas et Anatole France. Une jolie carrière.
Amis lecteurs du Journal de Marie Bashkirtseff vous connaissez déjà Amélie ! Elle est "l'Espagnole" contre laquelle Marie vitupère souvent. Elle épouse Julian en 95, dirige l'atelier des femmes puis prend la tête de l'académie après la mort de son créateur en 1907.
Née à Barcelone de parents français (sa mère est corse d'origine grecque), élève de Jules Lefevre, Tony Robert-Fleury et de Jean-Paul Laurens, poussée par Léon Bonnat, portraitiste reconnue... et décorée. Volontiers pastellière.
Amélie Beaury-Saurel
Dans le bleu
1894, Pastel sur toile Toulouse, musée des Augustins, photo Daniel Martin
Belle maîtrise de la lumière sur le visage et sur le guéridon, appréciez l'originalité du sujet, la composition pyramidale, le travail sur le sucrier et les cheveux et la juste évocation de la situation : réveil pensif et première cigarette du matin.
Jean-Charles Cazin 1841_1901 et Marie Cazin 1844-1924 et leur fils Michel Cazin
Son père François-Joseph, médecin-chirurgien militaire et de marine, est le promoteur de la phytothérapie moderne. Son frère Henri, médecin également qui succède à leur père. Une famille originaire des Hauts-de-France : Samer, Boulogne, Bercq...
Jean-Charles fut élève de Lecoq de Boisbaudran, rue de l'école de Médecine à Paris, il y côtoie Rodin, Fantin-Latour,
Lhermite et Legros... et y apprend à mémoriser les sujets à dessiner ou à peindre. Au salon des refusés de 63 il se lie
avec Manet, rebelle lui aussi à l'académisme tout en étant sous-tendu d'un savoir-faire classique. Il passe ensuite une dizaine d'années en Angleterre, pratique la poterie et la céramique tout en développant une technique personnelle de peinture à la cire.
Comme Manet, Cazin n'expose pas avec les Impressionnistes qu'il fréquente. Il peint de nombreuses scènes bibliques dans le décors qu'il connaît bien, celui des dunes et des plages du Nord de son enfance. Puis ce seront des paysages, un naturalisme qu'il déploie en même temps que Jules Bastien-Lepage.
Marie, née Guillet, son épouse, qui fut son élève est peintre, souvent pastelliste, et sculpteur.
Michel Cazin 1869-1917, conjugue les talents et activités de ses parents.
Jean-Charles Cazin
Paysage de neige
Pastel sur papier, 27 x 33 cm Collection particulière
Alfred Roll 1846-1919
Une formation sérieuse, un talent certain, il est pendant un temps quasi peintre officiel
de la "troisième". A l'écart des modes, Romantique socialisant il est, Romantique il reste.
Alfred Roll
Irlandaise
Pastel sur papier, 55 x 48 cm Bordeaux, musée des Beaux-arts, photo L. Gauthier & F. Deval
Alfred Roll
Baigneuses
1888, Pastel sur papier marouflé sur toile, 99 x 122 cm Bordeaux, musée des Beaux-arts, photo L. Gauthier & F. Deval
Paul Mathey 1844-1929
Tandis que la critique s'agite autour de ce qui bouge, d'honnêtes tâcherons poursuivent
vaille que vaille, un métier aux valeurs sûres.
Paul Mathey
Portrait de Gabriel Fauré
1870, Pastel
Fauré a ici 25 ans.
Si vous avez trois minutes devant vous nous proposons une visite du paradis,
en musique.
Le temps d'examiner l'admirable travail des mains et le choix, juste, de laisser le costume à l'état de dessin,
créant ainsi comme un halo, un spot de lumière, noire !, qui centre la composition sur le visage.