à Lascaux
Autour du Pastel
Picasso

ANNEXES

Retour Le vocabulaire des teinturiers au 18ème siècle

Abattre le bouillon : rafraîchir le bain avec de l'eau froide, avant d'y mettre l'étoffe.
Achèvement : finir une étoffe en noir par le teinturier du petit teint.
Acquérir du fond : quand une couleur, bien loin de diminuer à l'air, devient plus belle.
Asseoir une cuve : y mettre tous les ingrédients qui doivent la composer.
Assiette d'une cuve : ce sont les ingrédients posés.
Aviver : donner du feu au rouge.
Barril : petit tonneau pour mêler ou humecter les drogues, avant de les mettre dans la chaudière.
Balai : pour nettoyer les chaudières.
Bain : teinture composée prête à recevoir l'étoffe ou la laine.
Bouillon : préparation des ingrédients non colorants pour disposer l'étoffe à recevoir la couleur de l'ingrédient colorant.
Brevet : bain d'un guesde ou d'une cuve, qu'on dispose à faire réchauffer.
Bruniture : teinture ou bouillon, qui sur une couleur claire, rend l'étoffe plus brune.
Brunit : idem.
Coup de pied : cuve qui a été garnie de chaux en la réchauffant, et qui s'use trop promptement.
Cuve d'inde : cuve composée d'indigo sans pastel, dans laquelle on teint à froid.
Cuve en oeuvre : quand elle n'a ni trop ni trop peu de chaux, et qu'il ne lui manque que d'être chaude pour travailler.
Cuve garnie : composée de tous les ingrédients, et qui n'est pas encore formée pour travailler, ou qui n'a pas assez fermenté.
Cuve rebutée : ne jette du bleu que quand elle est froide.
Cuve qui souffre : qui n'a pas assez de chaux.
Cuve usée : qui a trop de chaux. Elle ne peut travailler tant que la chaux n'est pas usée.
Cuve sourde : qui commence à faire du bruit ou des pétillements pour se former.
Poser une cuve : y mettre tous les ingrédients servant à sa composition.
Asseoir une cuve : idem.
Assiette de la cuve : cuve garnie.
Pallier : remuer ou bouillir le marc ou la pâtée de la cuve avec le liquide.
Heurter la cuve : pousser brusquement et avec force la surface du bain jusqu'au fond de la cuve pour y donner de l'air.
Cuivreux : écume sur la surface du bain.
Dégarnir la cuve : mettre du son et de la garance à discrétion pour que la cuve soit moins chargée.
Débouilli : épreuve pour connaître si une étoffe est de bon teint ou non.
Debout : idem.
Donner l'eau : achever de remplir la cuve qui ne jette pas de bleu, et y mettre de l'indigo pour qu'elle en donne.
Donner le pied ou le fond à une étoffe : lui donner une couleur qui sert de fond, et sur laquelle il en sera passé une autre. Par exemple, pour faire un vert, il faut donner un pied de jaune, et passer ensuite l'étoffe sur une cuve de bleu. Pour faire un noir, il faut donner un pied de bleu à l'étoffe, et la passer ensuite sur un bain de noir préparé.
Demi-bouillons : retrancher le tartre des bouillons ordinaires.
Quart de bouillon : idem.
Eclaircir : diminuer le brun de la couleur d'une étoffe.
Event : découvrir une cuve pour la pallier et y introduire de nouvel air.
Eventer une étoffe : lui donner de l'air au sortir de la cuve ou de la chaudière, pour que la couleur soit plus unie.
Eau crue : qui ne dissout pas le savon.
Fleurée : écume qui est ordinairement sur la cuve du bleu lorsqu'elle est tranquille. Voir cuivreux.
Fonte de bourre : opération menée par le teinturier du petit teint. Il s'agit, à l'aide d'une quantité suffisante de cendre gravelée de faire fondre la bourre remise par le teinturier du bon et grand teint; c'est du poil de chevre que celui-ci a garancé. La composition résultant de cette fonte est propre à faire des cerises en dégradations.
Friller : pétillement que dait la cuve avant d'être formée ou venue à doux.
Frillement : idem.
Flambures : taches ou inégalités qui se voient sur une étoffe qui n'a pas été teinte correctement ou non éventée.
Guesde : cuve de pastel. Le lieu où elles sont posées.
Guesderon : ouvrier qui a soin des cuves. Il doit y avoir un bon guesderon chez les maîters teinturiers.
Gauder : jaunir une étoffe avec de la gaude.
Gaudage : action de jaunir.
Garniture : indigo qu'on met dans la cuve pour servir de garniture à la chaux.
Pâtée : c'est le marc qui est au fond de la cuve.
Laisser la laine sur le bouillon : laisser la laine dans un endroit frais pendant 5 à 6 jours après qu'elle a bouilli pendant 2 heures; ce retard sert à faire pénétrer davantage le bouillon et à augmenter l'action des sels.
Liser : terme de teinturier de soie; remuer de haut en bas les pantimes ou échevaux qui sont sur le bain, pour que la couleur prenne également partout.
Maniement : action de manier le bain ou le brevet pour savoir si la cuve est bonne.
Passes : plonger l'étoffe dans la cuve. La plonger à plusieurs reprises c'est lui donner plusieurs passes.
Rablat : écume qui se trouve sur la cuve du bleu lorsqu'on la pallie avec le rable.
Répandre la chaux : en fournir à la cuve après qu'elle est (sic) été bien palliée.
Roser : donner un oeil cramoisi au rouge pour le rendre plus brun. C'est le contraire d'aviver.
Rance : quand l'écarlate est trop orangée ou qu'elle jaunit un peu.
Rancir : idem aviver.
Racinage : teindre les laines avec la racine.
Rudir l'étoffe : dans le noir, augmenter la couperose.
Rabat : bruniture d'une étoffe avec les ingrédients convenables.
Rabattre : action de brunir l'étoffe.
Santaler : passer une étoffe sur un bain composé de santal et autres ingrédients colorants.
Surmonter la galle : voir rudir.
Tranche : quand, à la coupe, l'intérieur du tissu d'un drap est égal à la superficie.
Venir à doux : lorsque la cuve jette du bleu à la surface.
User de chaux : qualité du pastel qui en demande plus ou moins.

Tiré de l'article Teinture, volume 16 de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.