Fontainebleau
La singularité de la forêt de Fontainebleau tient au sable et au grès qui s'y trouvent; leur origine : la mer, eh oui, il y a 35 millions d'années son niveau était plus élevé de 140 mètres (à titre d'information Paris est à 30 m d'altitude), le Jouzel de l'époque portait un regard divergent sur l'origine du phénomène (évident manque d'empathie de notre part !). 50 mètres de sable (en épaisseur). Dans votre promenade vous passerez, près de Marlotte, à la Butte-blanche, où le sable est extrait, destination les verreries de Murano. Autre singularité, paradoxale après ce que nous venons de voir : il n'y a pas de cours d'eau. Pour terminer ce paragraphe ajoutons un mot sur la faune : outre les fourmis de B. Werber, à la saison du brame vous pourrez, la nuit venue, débusquer bon nombre de photographes animaliers égarés et quelques hétaïres en faction.
— Il nous ennuie, où sont les peintres ?
— Tais-toi ! S'il t'entend il va se lancer dans l'Art rupestre.
— Justement regarde là, sur le rocher.
— "Pithéc à sa callipyge pour la vie". Quel programme !
Un clic-gauche sur la carte vous donne un changement d'échelle (zoom 5 fois). Utilisez alors la molette pour le défilement vertical et l'ascenseur horizontal pour le défilement horizontal, sur smartphone elle suit votre doigt.
Un autre clic-gauche vous ramène à l'échelle initiale (dézoom). N'omettez pas d'apprécier le travail du graveur qui a réalisé la perspective aérienne du château (en haut).
La gare de Melun est inaugurée en 1849, oeuvre de l'architecte Alexis Cendrier (oui les trains de l'époque roulent au charbon !), s'y croisent (saut-de-mouton) les deux lignes du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), venant de Juvisy, l'une par Combs-la-Ville et l'autre par Corbeil puis elles confluent à Melun; la 1ère se dirige vers Montereau, la seconde vers Héricy. Et alors ! dites-vous, eh bien elles font le tour de la Forêt de Fontainebleau. Ah.
En 1898 sera construite la ligne du Tramway Sud de Seine-et-Marne, le "Tacot de Barbizon" (par Dammarie-les-Lys et Chailly-en-Bière).
Donc, vous voilà en gare. Pratique n'est-ce pas ? Mais ne mésestimons pas le temps des diligences : la malle-poste faisait Paris-Lyon en deux jours (avec une nuit à l'auberge), la marée de la veille au soir était au petit matin à Paris en provenance de Boulogne, et d'ailleurs les peintres qui nous intéressent ici n'ont pas attendu le train pour venir à Barbizon et à Marlotte.
Barbizon
Barbizon est à l'entrée de la forêt pour qui arrive de l'ouest, les premiers peintres — nous venons de voir Bertin, Corot, Caruelle, Rousseau, Daubigny, Coignet, Harpignies, Diaz de la Peña, auxquels il faut rajouter Flers — s'installent le plus souvent à l'auberge Gane devenue musée départemental (avec la maison de Th. Rousseau). Millet a vécu ici durant près de 30 années, sa maison, maintenant Musée Millet, vous attend ainsi que bon nombre de galeries et d'ateliers.
Fr. Mitterrand y logeait chez Patrice Pelat, d'autres comiques comme Fernandel ou Hiro-Hito ont également honoré le village.
Une escapade y est possible de même qu'il peut être bon de faire un tour sur le Montmartre des peintres, des cabarets et des touristes.
Henri Chapu
Rousseau et Millet
1884, Plaque commémorative en bronze,
Aposée sur un rocher près de Barbizon
Limitrophe de Barbizon à l'ouest Chailly-en-Bière* avec l'hôtel du Lion d'or et l'auberge du Cheval blanc fait aussi partie de ce monde artistique.
Nous regrettions de ne pas avoir d'oeuvre de Bazille à montrer dans le corpus Pastel du site. Eh bien Bazille a sa rue ici et nous vous proposons cette toile :
Frédéric Bazille
Paysage à Chailly
1865, Huile sur toile, 81 x 100,3 cm
Chicago, Art Institute Charles H. and Mary F.S. Worcester Collection
Sachez encore que c'est ici que Monet a peint ses Déjeuner sur l'herbe, Bazille par trois fois et Courbet font partie des convives.
* La Bière est l'ancien nom de la forêt de Fontainebleau.
Marlotte
Marlotte, aujourd'hui Bourron*-Marlotte, est au sud de la forêt qui l'abrite des vents du nord. Moins tapageuse que Barbizon elle fut aussi un haut lieu de la peinture, de la littérature et de la musique; pensons à Zola (l'Assomoir), aux Goncourt, à Paul Fort, à Alfred Cortot, Jacques Thibaud, Ginette Neveu...
Gane à Barbizon, ici c'est la pension de famille de Suzanne Saunier-Vaillant (1839-1904) qui abrite en 1850 Henri Murger (La Bohème), Théophile Gauthier, Alfred et Paul de Musset, Th. de Banville; en 1860 Sisley, Renoir, Monet, Cézanne, Pissaro, Bazille...
Mais parlons de celui qui y vécut durant 50 ans, Eugène Cicéri, il va nous fournir l'opportunité d'envisager une lignée qui, avec les Isabey, couvre le siècle et même le déborde.
* Le château de Bourron, actuellement château-hôtel, est propriété des Montesquiou-Fezensac qui comptent d'Artagnan parmi leurs ancêtres. En remontant plus avant on trouvera Robert de Borron, fin 12ème siècle, auteur du Roman de l'histoire du Graal, qui christianise l'aventure du Roi Arthur et fait du Graal le vase de Joseph d'Arimathie; Alexandre Astier peut venir. Ajoutons, au risque de semer le trouble au château, que le dit Robert n'a probablement rien à voir avec notre Bourron étant né à Boron dans le Territoire de Belfort !
Les Isabey et les Cicéri
Jean-Baptiste Isabey 1767-1855
Elève de David, il est le miniaturiste de la fin du 18è et de la 1ère moitié du 19è siècle, de l'Empire, de la restauration et des cours européennes. Vous avez un exemple de ces miniatures à la gouache sur ivoire ci-dessous. C'est aussi lui qui dessine les costumes du sacre de Napoléon premier. Hors sujet sur cette page, mais il est le père d'Eugène Isabey et le beau-père de Pierre-Luc Cicéri le père d'Eugène Cicéri
Jean-Baptiste Isabey
Napoléon 1er en uniforme de la Garde nationale
1812, Gouache sur ivoire, 4,7 x 3,5 cm
Musée Cognac-Jay
Jean-Baptiste Isabey
Portrait de jeune femme en grand bonnet
Fin 18è, Fusain et craie sur papier vélin, 24,5 x 20 cm
Dijon, musée Magnin, RMN
Eugène Isabey 1803-1886
Le fils du précédent, peintre de Marine, paysagiste, découvreur d'Etretat il séjourne à Yport avec son élève et ami Jongkind (1850), il influence et côtoie Boudin et Monet, il traverse la période majeure de la peinture en passant de l'huile à l'eau (aquarelle, gouache, lavis). C'est le peintre important de cette série familiale.
Eugène Isabey
Vue de Dieppe
Entre 1841 et 1845, Huile sur toile, 46 x 65 cm
Pau, musée des beaux-arts, RMN Benoît Touchard
Eugène Isabey
Alentours de ferme à Etretat
Avant 1864, Aquarelle (vernis) rehauts de gouache blanche, 24,5 x 33 cm
Louvre, RMN
Eugène Isabey
Maisons à Yport
Avant 1864, Aquarelle (vernis), gouache, mine de plomb, blanc (rehaut), 23 x 18 cm
Louvre, RMN
Pierre-Luc-Charles Cicéri 1782-1868
Violoniste et chanteur qui renonce à la scène sur accident de voiture, il se convertit au dessin et devient le plus grand décorateur de théâtre et d'opéra du siècle.
Ami d'Isabey (J.B) il épouse sa fille Alexandrine-Pauline-Mary en 1810. Eugène Cicéri est un de leurs six enfants (Mency-Lucie, Félicité-Justine, Jeanne-Charlotte, Charles-James et Ernest).
Peintre, aussi, il expose au salon ses aquarelles de paysages réalisées au cours de ses voyages.
Sa fille Mency-Lucie (1819-1902) épousa son meilleurs élève Auguste-Alfred Rubé (1815-1899) qui fut à la suite de son beau-père un grand décorateur de théâtre et d'Opéra et un honête petit peintre de paysages et d'intérieurs.
Pierre-Luc-Charles Cicéri
Route conduisant au Capucin
1831, Aquarelle sur mine de plomb, 28,9 x 23,5 cm
BNF
Le pic du Capucin, dans les environs du Mont-Dore (Puy-de-Dôme).
Eugène Cicéri 1813-1890
Donc résumons-nous : sa mère est la fille d'Isabey (J.B.), il est neveu d'Eugène Isabey qui n'est que de dix ans son aîné, une formation familiale puis barbizonnesque, en 1849 il s'installe à Marlotte, expose, le tableau ci-dessous est médaillé au salon de 51, voyage beaucoup, paysagiste, orientaliste, illustrateur graveur-lithographe, décorateur comme son père; une belle carrière.
Avec son épouse Augustine née Boulanger (1817-1877) ils vont avoir deux filles : Claire qui devient Mme Godefroy de Hagemann (peintre orientaliste) et Stéphanie qui épouse Thomas Saunier sur lesquels nous revenons plus bas.
Eugène Cicéri
Au bord du Loing
1866, Huile sur toile, 89 x 116 cm
Bar-le-Duc, Musée Barrois, Ji-Elle creative commons
Le Loing coule au sud de Marlotte, traverse Moret puis rejoint la Seine à Saint-Mammès.
Eugène Cicéri
Un coude de la Seine à Bougival
Fusain et craie sur papier vélin gris-brun collé en plein, 23,2 x 31,5 cm
Dijon, musée Magnin, RMN
Revenons à Marlotte en passant par sa voisine Montigny-sur-Loing pour dire quelques mots sur la faïence et les décors à la barbotine.
Argile délayée dans l'eau, la barbotine est utilisée depuis toujours en poterie pour coller les anses et les becs avant cuisson, mais ce n'est qu'au 19è siècle qu'est développée la peinture à la barbotine, à Sèvres d'abord sur la porcelaine puis sur la terre et la faïence. A la fin du siècle on parle de céramique impressionniste. Montigny et Marlotte en sont les hauts-lieux :
En 1872 Eugène Shopin installe une faïencerie à Montigny un autre atelier est crée en 98 qui sera repris par Jean Renoir, pas encore cinéaste, puis plus tard par Louis Baude (1891-1970) qui le fera tourner jusqu'en 1958.
En 1902 Emile Mousseux qui vient de Gien installe une autre faïencerie à Marlotte.
Eug. Shopin à gauche - Louis Baude d'après Jean Renoir à droite
Vous êtes ici pour la peinture alors notons qu'à Montigny, outre Corot, séjourne :
Eugène Thirion 1839-1910
Son père, "Eugenio" (1813-1879) un aventurier explorateur volontier écrivain qui explora et fut le premier à reconaître les sources de l'Orénoque avant de se tourner vers les Iles de la Sonde acheta, lors de l'un de ses retours en France, une maison à Montigny.
Eugène est peintre, deuxième prix de Rome de Paysage historique avec le tableau ci-dessous et à la quatrième tentative, c'est dire s'il a eu le temps de peaufiner son métier. Un métier de peintre d'Histoire, de paysagiste et de décorateur. Une belle carrière et cinquante années à Montigny.
Eugène Thirion
Homère dans l'île de Scyros
1864 (2è prix de Rome), Huile sur toile, 114,6 x 147 cm
Tournus, musée Greuze, photo L. Chaintreuil
Eugène Thirion
Les Industries du XIIe arrondissement, l'Instruction et l'Assistance publique
1879, Paris, escalier d'honneur de la Mairie du 12è arrdt
Pompier mais pas pompeux.
Eugène Thirion
Garde-champêtre à Marlotte
Et qu'à Marlotte il n'y a pas que les Cicéri mais aussi :
Armand Point 1861-1932
Anarcho-libertaire symbolistico-naturaliste orientalo-postimpressionniste, eh-oui, une longue carrière pour une profusion d'oeuvres qui resteront toujours figuratives. Touche-à-tout éclairé que la critique n'a pas su classifier, il est peintre, décorateur, ciseleur, émailleur...
Il fonde à Marlotte l'atelier Haute-Claire un cénacle phalanstèrien artistico-culturel actif de 1898 à 1903
Armand Point
La fillette aux liserons
1888, Pastel sur papier, 116 x 71 cm
Mairie-Musée de Bourron-Marlotte
Victor son fils fut un des principaux acteurs de la Croisière Jaune Citroën qui relia, en 31-32, Beyrouth à Pékin et retour; la route de la soie en auto-chenilles.
Auguste Allongé 1833-1898
Parisien, élève aux Beaux-Arts de Léon Cogniet (ne le confondez pas avec Jules Coignet), réside et meurt à Marlotte où la rue Allongé n'est pas plus grande que les autres. Peintre de paysage, il est le Maître du fusain auquel il consacre deux ouvrages (voir dans nos annexes) dont la lecture est éclairante sur le sujet des valeurs, de leur rendu et de leurs rôles dans la perspective et l'étagement des plans.
Retour aux dessins
Auguste Allongé
La forêt de Fontainebleau
Gouache sur papier, 46,6 x 75,5 cm
Collection particulière
La mare aux fées (F. Fontainebleau)
Aquarelle sur papier, 54 x 77cm
Collection particulière
In the meadow
Huile sur toile
© Sotheby's / akg-images
Paysage
Fusain et craie blanche sur toile, 80 x 150 cm
Sur artnet
Octave Saunier 1839-1904
Fils de Thomas Saunier donc neveu d'Eugène Cicéri, né à Montrouge mort à Marlotte, aquarelliste, lithographe-illustrateur.
Octave Alfred Saunier
Après-midi à Moret
1877, Aquarelle, 31 x 40,5 cm
Mairie-Musée de Bourron-Marlotte
Octave Alfred Saunier
Sortie de l'église à Moret
1888, Aquarelle, 65 x 51 cm
Ventes, Gazette Drouot
Moret sur Loing étant le fief de Sisley voyons cette même église à un autre moment de la journée :
Alfred Sisley
L'église de Moret (le soir)
1894, Huile sur toile, 101 x 82 cm
Petit-palais photo R. Violet
Profitons de cette ouverture sur les huiles de Sisley pour voir la rue de Marlotte en 66, une période où il n'était pas encore à Moret et peignait avec ses amis du café Guerbois en admirateur de Corot et Daubigny.
Alfred Sisley
Femmes allant au bois à Marlotte
1866, Huile sur toile, 65,2 x 92,2 cm
Tokio musée d’art Bridgestone
Revenons à Saunier. Grand voyageur, en 87 il est en Amérique. Voyons ces deux études de paysans mormons :
Octave Alfred Saunier
Utah, paysanne, costume mormon
1887, Huile sur panneau de bois, 23,6 x 16,8 cm
Octave Alfred Saunier
Utah, paysanne remplissant un panier
1887, Huile sur panneau de bois, 13,8 x 23,6 cm
Il semble qu'il les aimait plus jeunes, plus fraîches, pimpantes, fleuries et pleines de promesses, voyez ces vignettes qui s'agrandissent au clic :
Sa fille Suzanne, peintre, épouse du peintre Gabriel Vaillant-Saunier fut une résistante qui sauva une douzaine de jeunes enfants juifs. Elle a été déclarée Juste et figure sur le mémorial de Yad Vachem.
Godefroy de Hagemann 1820-1877
Beau-frère du précédent, sa soeur Mathilde épousa Emile Noirot. Né à Naples, français par son père, italien par sa mère, élève et ami de Palizzi que nous verrons plus bas, il lui emprunte son goût pour Marlotte et la peinture animalière. Orientaliste sur la fin. Bon "petit peintre" peu présent dans nos musées et qui reste accessible chez nos antiquaires.
Godefroy de Hagemann
Troupeau sous le pommier
Huile sur toile, 42 x 65 cm
Chevaux dans la forêt
1875, Huile sur toile, 73,4 x 92,6 cm
Emile Noirot 1853-1924
Fils de Louis Noirot peintre qui le forme avant qu'il vienne s'initier au paysage et se marier à Marlotte avec la soeur de Hageman. Belle carrière essentiellement consacrée à la Loire et à Roanne d'où il vient et est retourné. Voyageur et peintre de marine. Contentons-nous de cette vue de Montigny.
Emile Noirot
Montigny-sur-Loing
1909, Huile sur toile, 46 x 61 cm
Sur Google image
Armand Charnay 1844-1915
Petit peintre délicat, ses oeuvres dépassent rarement la trentaine de centimètres, originaire de Charlieu mais qui se fixe dès 1871 à Marlotte où une rue porte son nom.
Vous trouvez son portrait à l'article sur Paul Mathey.
Armand Charnay
Chercheuses de champignons
1873, Huile sur toile, 19,5 x 33,2 cm
Musée de Charlieu © Emma Artige
Sa peinture toujours un peu floue contraste avec ses dessins étonnement nets.
Armand Charnay
Mare aux fées
1868, Craie sur papier, 22 x 30,5 cm
Charlieu, Musée Hospitalier
Autour des années 73-74 il effectue plusieurs séjour à Yport :
Armand Charnay
Une rue à Yport
1874, Huile sur toile, 19,5 x 33,2 cm
JocondeLab
Une note désolante pour en finir avec Charnay : sa seule oeuvre de bonne taille (61x31cm), une commande publique, Paris, vu des hauteurs de Passy qui orne le palier de l'escalier des Fêtes de l'Hotel de Ville à Paris est dissimulée par des cloisons (en dur!). Nous disposons de cette esquisse :
Armand Charnay
Esquisse pour l'escalier des fêtes de l'Hôtel de Ville de Paris : Un coin du vieux Passy
1892, Huile sur toile, 60,6 x 30,5 cm
Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Au sud de Marlotte, sur l'autre rive, se trouve Gretz-sur-Loing. Un peintre napolitain vint s'y fixer durant les années 60-70 :
Giuzeppe Palizzi 1812-1888
Bon peintre bien formé en Italie qui s'installe en France en 1844, peint en forêt de Fontainebleau, ami-ami avec tout le monde c'est un indéniable membre de l'école de Barbizon. Ses frères sont à Gretz lui à Marlotte où une rue porte son nom.
Giuzeppe Palizzi
Forêt de Fontainebleau
1886, Huile sur toile, Milan Fondation Cariplo.
La forêt où il avait fait construire un abri-atelier, la "Goba", lieu de débauche supposée qui fut repris par Octave Saunier avec probablement la même utilisation !